9.000 emplois pourraient disparaître à la SNCF

Les suppressions de postes à la SNCF vont continuer à un rythme soutenu, affirme jeudi 26 février une expertise remise au Comité central d'entreprise (CCE), selon laquelle près de 9.000 emplois nets pourraient disparaître d'ici 2020. Cette étude avait été sollicitée par l'ensemble des syndicats à l'automne afin d'aider le CCE à mesurer les conséquences de la réforme ferroviaire votée l'été dernier. Le CCE sera consulté le 10 mars sur la mise en œuvre au sein du groupe, qui regroupe désormais les 149.000 salariés de la SNCF et les 1.500 employés de Réseau ferré de France (RFF). Cette réforme devant permettre à la nouvelle SNCF d'être plus concurrentielle et efficace est toujours vivement critiquée par la CGT-Cheminots et Sud-rail, à l'origine d'une longue grève en juin dernier. Selon Arnaud Eymery, du cabinet Degest, la réforme du 4 août 2014 impose des objectifs d'économies qui auront "un impact lourd sur l'emploi", notamment dans la branche Mobilités, l'exploitant les trains. Le cabinet s'attend dans cette branche à environ 10.000 suppressions d'équivalents temps plein d'ici cinq ans, "soit une accélération de 25 à 60 % du rythme de baisse des effectifs" par rapport aux dernières années. D'après les projections du cabinet, établies sur les prévisions de gains attendues d'ici 2020 rapportées au coût moyen d'un agent, ces pertes seraient néanmoins en partie compensées par des embauches à SNCF Réseau (au rythme de 800 personnes par an) afin d'assurer le vaste programme de rénovation des voies engagé en 2014. D'après les chiffres du rapport Degest, les effectifs du groupe public baisseraient de 149.000 à 140.000 personnes entre 2014 et 2020 (143.000 dans l'hypothèse basse).
Le cabinet prédit également une augmentation de la sous-traitance et "une forte diminution" du nombre de lignes, qu'accentuera selon lui la libéralisation annoncée du transport de cars, concurrent du rail. Au vu des conclusions "pas rassurantes" de l'expertise, la secrétaire du CCE, Céline Simon (CGT) a demandé jeudi 26 février à la direction d'ouvrir "un véritable dialogue" avec les représentants syndicaux sur la réorganisation, ainsi que "l'organisation de la production", trop "cloisonnée" selon elle entre SNCF Mobilités, SNCF Réseau et l'établissement de tête SNCF. Au sein du CCE, ce positionnement n'est pas partagé par tous. Ainsi, pour Roger Dillenseger (Unsa), si les calculs de l'expertise sont "réalistes", les suppressions pressenties "ne sont pas une conséquence de la réforme". Avec "retard", "la CGT veut refaire le match", estime-t-il. Entre 2003 et 2013, les effectifs du groupe public ont déjà fondu de 25.000 personnes, à coup de départs en retraite non remplacés. Pour 2015, la direction a annoncé plus d'un millier de suppressions de postes.

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