À Air France, les négociations avec les pilotes se terminent sans grand espoir

Estimant avoir déjà fait "beaucoup de concessions", la direction d'Air France a soumis jeudi 9 février aux pilotes un projet d'accord sur la création d'une compagnie à coûts réduits, malgré l'accueil glacial des syndicats qui souhaitaient poursuivre les négociations.
Lancées début décembre, les discussions ont porté sur l'application du plan stratégique d'Air France-KLM, "Trust Together", dont la nouvelle compagnie (projet "Boost") se veut la pierre angulaire. Cette filiale à 100 % du groupe Air France a pour objectif de contrer la concurrence des compagnies low-cost et du Golfe en reprenant, grâce à des coûts d'exploitation inférieurs, certaines lignes moyen et long-courrier d'Air France actuellement non rentables. Pour ce faire, le groupe aérien veut recruter des hôtesses et stewards (PNC) payés aux "coûts du marché", soit 40 % moins cher qu'à Air France.
La direction a fait "beaucoup de concessions" aux pilotes pour aboutir à un "compromis équilibré", a soutenu jeudi 9 février le directeur général d'Air France, Franck Terner. Elle a ainsi renoncé à détacher des pilotes d'Air France volontaires, travaillant aux conditions de Boost, ce qui devait générer 15 % d'économies. Elle entend désormais demander "1,5 % de productivité à l'ensemble des pilotes d'Air France" pour un gain économique similaire.
La flotte de la compagnie sera limitée à dix-huit avions moyen-courrier et dix avions long-courrier, "une mesure de protection demandée" par les syndicats pour limiter le "risque de transfert d'activité", a par ailleurs assuré  Franck Terner. Le dirigeant prévoit de lancer la compagnie dès l'automne 2017 sur moyen-courrier (avec des A320) et au cours de l'été 2018 sur long-courrier (avec des A340 puis des A350 en 2019).

"Projet pas abouti"

Il faudra pour cela obtenir la signature des organisations syndicales représentatives (SNPL et Spaf), lesquelles ont toutes deux regretté la décision "unilatérale" prise par la direction de clore les négociations. "Au-delà même des divergences de fond, le projet de texte n'est pas abouti", a commenté jeudi le président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) d'Air France, Philippe Evain. Problème pour la direction : en vertu d'accords passés, le syndicat de pilotes majoritaire à Air France (65 % des voix) a la possibilité de bloquer tout projet modifiant le périmètre d'activité de la compagnie. Autrement dit, sans sa signature "Boost" ne verra pas le jour.

Transport aérien

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15