À Calais, des bouchons de poids lourds en partance pour l'Angleterre

Des bouchons de poids lourds se sont formés jeudi 19 mars en amont du port de Calais et du tunnel sous la Manche, Eurotunnel et une compagnie de ferries ayant abaissé le taux de chargement en raison de la pandémie de coronavirus.
En fin de journée, les bretelles d’accès au site Eurotunnel restaient saturées dans les deux sens de circulation, tandis que des camions étaient toujours à l'arrêt sur 2 km sur la N216, selon la cellule de vigilance routière. Sur l'A16, deux bretelles d'insertion dans le sens Calais/Boulogne ont été rouvertes à la circulation.
Eurotunnel a réduit son taux de chargement, passant de 32 poids lourds par navette habituellement à 24 depuis lundi après-midi, en raison de la pandémie de coronavirus, ce qui augmente le temps d'attente, a expliqué un porte-parole de la société.
Les chauffeurs routiers, qui descendent de camion pendant la traversée, pourront ainsi n'être qu'un par rangée de sièges dans le wagon passagers qui leur est destiné, pour respecter les distances physiques censées réduire les risques de transmission du Covid-19, a-t-il précisé.

"Renforcement des protocoles de nettoyage à bord des ferries de P&O"

"Nous faisons tout ce que nous pouvons pour minimiser les risques en renforçant les protocoles de nettoyage à bord" des ferries, a réagi de son côté la compagnie de ferries P&O, sans indiquer si elle avait abaissé la fréquence de ses lignes ou le taux de chargement de véhicules par navire.
Les équipes des ferries sont divisées en équipes de nuit et de jour et "n'importe quel membre de l'équipage qui aurait des symptômes peut être isolé", précise l'entreprise.
Chez la compagnie DFDS, la capacité des ferries est réduite de 50 % "en nombre de personnes fret et passagers", a indiqué l'entreprise qui fera "évoluer la capacité en fonction de l’évolution de la situation".
Quelques bouchons s'étaient déjà formés mercredi. Le trafic de marchandises à Calais est habituellement plus important le mercredi et le jeudi.
Par ailleurs, plusieurs syndicats de douaniers sont montés au créneau concernant les Britanniques qui peuvent continuer à venir en France.
"Si la consigne, c'est fermer les frontières extérieures de Schengen, alors on ne comprend pas pourquoi la frontière reste ouverte aux Britanniques", estimait mercredi Gioacchino Garulli, secrétaire régional Dunkerque-Calais de la CGT Douane.
La fermeture de l'espace Schengen aux citoyens non-européens ne concerne pas les Britanniques, qui sont encore assimilés aux Européens jusqu'à la fin de la période de transition post-Brexit.
"On cloître les gens chez eux et à côté de ça à la frontière, c'est un laisser-passer", jugeait Pascaline Boubet, secrétaire régionale Unsa-Douanes Dunkerque.

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