
Les deux principaux opérateurs chinois de ligne régulière maritime s'apprêtent à publier en mars des résultats d'exploitation négatifs pour la seconde année consécutive. Si Cosco et China Shipping Container Lines (CSCL) appartiennent toutes deux à l'État chinois, via le SASAC (State-Owned Assets Supervision & Administration Commission of the State Council of China), commission de supervision et d'administration du conseil d'État chinois pour les actifs nationaux, leur situation est très différente.
Avant de révéler ses résultats fin mars, China Cosco Holdings a demandé à ses actionnaires de se préparer à une "perte nette significative" pour l'exercice 2012. Le groupe devrait alors être placé sous "traitement spécial" à la bourse de Shanghai, une procédure qui concerne les sociétés ayant enregistré deux résultats négatifs consécutifs et qui prévoit certaines restrictions pour les échanges de titres. En cas de récidive en 2013, la compagnie pourrait même être rayée de la cotation. Cosco a déjà enregistré une perte nette de 10,5 milliards de yuans (1,28 milliard d'euros) en 2011 et affichait un déficit de 6,4 milliards (785 millions d'euros) pour le premier semestre 2012. Le consultant maritime Alphaliner s'attend à une perte supérieure à 8 milliards (environ 1 milliard d'euros) sur l'ensemble de l'année.
Structure capitalistique contraignante pour Cosco
De son côté, CSCL n'a pu sauver son résultat net en 2012 qu'au prix de la vente de quelques-uns de ses actifs à la fin de l'année. Après avoir connu une perte de 2,7 milliards de yuans en 2011, elle devrait annoncer fin mars un bénéfice 520 millions de yuans (avec 920 millions de vente d'actifs dans les conteneurs). Ce qu'a réalisé CSCL, Cosco ne pouvait pas le faire d'après Alphaliner, sa structure capitalistique étant bien différente de celle de sa consœur. Ses principaux actifs, que sont sa branche location de conteneurs et ses 27 terminaux portuaires, sont détenus à travers Cosco Pacific, une filiale dont l'armement ne détient que 43 %. Pour cette raison, "toute vente d'actif serait diluée et ne profiterait pas directement à Cosco", selon le cabinet.
D'autre part, le consultant estime que la compagnie est trop exposée sur le marché du vrac sec pour espérer combler sa perte prévisible pour 2012 en vendant des actifs. Au premier semestre, ce segment a apporté 19 % des recettes du groupe chinois mais a été à l'origine de presque la totalité de ses pertes, soit 3,68 milliards de yuans (450 millions d'euros).
Avant de révéler ses résultats fin mars, China Cosco Holdings a demandé à ses actionnaires de se préparer à une "perte nette significative" pour l'exercice 2012. Le groupe devrait alors être placé sous "traitement spécial" à la bourse de Shanghai, une procédure qui concerne les sociétés ayant enregistré deux résultats négatifs consécutifs et qui prévoit certaines restrictions pour les échanges de titres. En cas de récidive en 2013, la compagnie pourrait même être rayée de la cotation. Cosco a déjà enregistré une perte nette de 10,5 milliards de yuans (1,28 milliard d'euros) en 2011 et affichait un déficit de 6,4 milliards (785 millions d'euros) pour le premier semestre 2012. Le consultant maritime Alphaliner s'attend à une perte supérieure à 8 milliards (environ 1 milliard d'euros) sur l'ensemble de l'année.
Structure capitalistique contraignante pour Cosco
De son côté, CSCL n'a pu sauver son résultat net en 2012 qu'au prix de la vente de quelques-uns de ses actifs à la fin de l'année. Après avoir connu une perte de 2,7 milliards de yuans en 2011, elle devrait annoncer fin mars un bénéfice 520 millions de yuans (avec 920 millions de vente d'actifs dans les conteneurs). Ce qu'a réalisé CSCL, Cosco ne pouvait pas le faire d'après Alphaliner, sa structure capitalistique étant bien différente de celle de sa consœur. Ses principaux actifs, que sont sa branche location de conteneurs et ses 27 terminaux portuaires, sont détenus à travers Cosco Pacific, une filiale dont l'armement ne détient que 43 %. Pour cette raison, "toute vente d'actif serait diluée et ne profiterait pas directement à Cosco", selon le cabinet.
D'autre part, le consultant estime que la compagnie est trop exposée sur le marché du vrac sec pour espérer combler sa perte prévisible pour 2012 en vendant des actifs. Au premier semestre, ce segment a apporté 19 % des recettes du groupe chinois mais a été à l'origine de presque la totalité de ses pertes, soit 3,68 milliards de yuans (450 millions d'euros).
"Cosco et CSCL n'ont jamais rivalisé avec les premiers mondiaux"
De son côté, CSCL n'est pas affectée par la faiblesse actuelle du secteur du vrac puisque cette activité est exercée par une entité totalement distincte de l'armement de ligne régulière.
Imputables ou non à cette structure, les mauvais résultats de Cosco ont fait monter la colère et des velléités de rébellion chez les petits actionnaires de la société. Ces derniers demandent la tête de Wei Jiafu, le président à la fois de China Cosco et de Cosco Group, qui contrôle également Cosco Hong Kong (services maritimes), Cosco Singapore (construction, réparation, vracs solides) et Cosco Shipping (conventionnel et ro-ro). Un tel événement n'est pas près d'arriver pour Alphaliner : "Le SASAC n'a montré aucune volonté de réformer les compagnies maritimes nationales et n'a pas de remplaçants prêts pour les dirigeants de Cosco et CSCL".
S'allier plutôt que se concurrencer ?
S'il ne paraît pas non plus à l'ordre du jour, le cabinet imagine le scénario d'une fusion des deux compagnies, qui serait "politiquement difficile à réaliser", mais qui "ferait sens économiquement". Elle pourrait consolider leurs positions respectives sur le marché au lieu de voir celles-ci fragilisées par la concurrence que se livrent les armateurs. Selon les données d'Alphaliner, les deux compagnies totalisent 7,5 % de la capacité mondiale, soit 1,29 million d'EVP fin février 2013. Avec des capacités en commande de 150.000 EVP pour Cosco et 100.000 EVP pour CSCL, une compagnie commune pourrait devenir le troisième armateur mondial devant CMA CGM, qui opère 1,4 million d'EVP et attend de recevoir l'équivalent de 130.000 EVP. Elle surpasserait aussi l'opérateur qui naîtrait d'une éventuelle fusion des allemands Hapag-Lloyd et Hamburg Süd, qui compterait 1,05 million d'EVP plus 260.000 en commande.
Pour le consultant, la création d'un géant chinois créerait des synergies importantes entre les deux compagnies qui leur permettraient d'avoir enfin la possibilité d'accéder aux premiers rangs mondiaux. "Si Cosco figure dans le top 10 en termes de capacité depuis 1990, il n'a jamais été en mesure de rivaliser avec les principales compagnies sur le plan du service et de la couverture", justifie Alphaliner. Quant à CSCL, depuis sa création en 1997 puis sa rapide entrée dans le top 20 en 2000, ses nouveaux services ont largement fait doublon avec ceux de Cosco.
Le consultant note que, malgré leur actionnariat commun, les deux compagnies ont attendu octobre 2012 pour se parler et nouer un premier partenariat, sur les routes domestiques entre le Nord-Est et le Nord de la Chine sur les ports de la région du Fujian (dont celui de Xiamen) et Shantou. Pour autant, "les services communs ne représentent qu'une petite partie des volumes domestiques des deux compagnies et n'incluent pas les liaisons très pourvoyeuses de trafic entre Shenzhen et Guangzhou".
Les majors du shipping doivent-elles s'inquiéter de l'arrivée prochaine d'un géant chinois ? "Rien n'indique que Cosco et CSCL pousseront plus avant leur coopération en 2013 vu l'enracinement des rivalités politiques et commerciales entre les deux compagnies. Dans le même temps, le SASAC ne montre aucune intention de lancer une réforme significative". Cette année encore, Cosco et CSCL vont donc devoir faire face chacune de leur côté.