ADP a réduit sa perte mais reste pessimiste

Le gestionnaire des aéroports parisiens a limité la casse au premier semestre, mais abaisse ses prévisions de trafic sur l’ensemble de l’année, en raison des incertitudes liées à l’évolution de la crise sanitaire.
Le groupe ADP a réduit sa perte nette au premier semestre 2021 à 172 millions d'euros, mais a révisé à la baisse ses hypothèses de trafic et donc de rentabilité pour l'année en cours.

Le gestionnaire d’aéroports, qui exploite notamment les installations franciliennes d'Orly et Roissy, avait subi une perte nette de 543 millions d'euros au premier semestre 2020, à cause du choc du Covid-19 qui continue à l'affecter cette année. Son chiffre d'affaires a encore reculé de 15,3 % au premier semestre 2021 par rapport à la même période de l'année dernière, à 989 millions d'euros.
Lors de la publication en février de ses résultats annuels, marqués par une perte de 1,17 milliard d'euros cohérente avec la situation d'un secteur aérien mondial sinistré, le groupe avait prévu pour 2021 et ses aéroports parisiens un trafic de 35 à 45 % de celui de 2019. Pour ses installations situées hors de France, plus d'une vingtaine, de Santiago du Chili à Amman, ADP visait 45 à 55 % du trafic de 2019 cette année. La nouvelle fourchette est de 40 à 50 %, a-t-il indiqué.

Prudence face aux variants

Concernant les hypothèses de trafic des plateformes de la région parisienne, "nous préférons les abaisser entre 30 et 40 %, de telle manière à donner un signe de prudence face à une éventuelle nouvelle vague liée aux variants à l'automne", a déclaré le directeur financier de l'entreprise, Philippe Pascal.

Ce pessimisme plus marqué a aussi des conséquences sur les objectifs financiers du groupe détenu en majorité par l'État français, en particulier en matière de rentabilité opérationnelle. "La prévision de ratio Ebitda/chiffre d'affaires du groupe en 2021 a été réduite, passant d'une fourchette de 18-23 % à 15-20 %", a indiqué son PDG, Augustin de Romanet.

De même source toutefois, l'objectif d'un "ratio dette financière nette sur Ebitda de 6x à 7x d'ici fin 2022 est maintenu". Le dirigeant a assuré que son entreprise "poursuivait ses efforts visant à stabiliser sa situation financière et conservait une trésorerie satisfaisante", même si la dette nette avait gonflé de 20,7 % sur un an et dépassait les 8 milliards d'euros.

Le patron d'ADP a souligné que "le 1er semestre 2021 avait été marqué par une résurgence de la pandémie" qui avait "affecté l'ensemble des activités aéronautiques et commerciales de janvier à mai, la reprise ayant [eu] lieu à partir de mi-mai", alors que 2020 n'avait été touchée "qu'à partir du mois de mars".

Sur les six premiers mois de l'année 2021, le trafic dans les aéroports gérés par le groupe a baissé de 26,6 % par rapport à celui du premier semestre 2020, à 48,8 millions de passagers, ce qui représente moins de 30 % des volumes de la même période de 2019.
Les chiffres sont encore plus mauvais dans les aéroports parisiens, qui n'ont retrouvé que 20,5 % de leurs passagers d'il y a deux ans. Sur un an, la baisse est de 45,7 % à 10,7 millions de personnes.

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