L'an passé, Aéroports de Paris (ADP) a dégagé un bénéfice de 305 millions d'euros, en baisse de 10 % "sous l'effet de trois éléments qui ne se reproduiront pas en 2014", a assuré Edward Arkwright, directeur financier du groupe français. ADP a dû passer une provision pour la mise en œuvre d'un plan de départs volontaires (au maximum 370 postes), a subi la dernière année de croissance des amortissements, et absorbé de nouvelles charges d'impôts "notamment la taxe sur les dividendes versés", a-t-il détaillé. Si l'on exclut cette ombre au tableau financier, les autres résultats sont en progression.
"Les résultats ont dépassé nos attentes"
Le chiffre d'affaires ressort ainsi en hausse de 4,3 % à 2,75 milliards grâce aux revenus générés par les activités aéronautiques (+ 4 % à 1,64 milliard), à la forte progression des revenus issus des commerces et services (+ 5,1 % à 949 millions) et à la poursuite du développement de l'immobilier (+ 5 % à 265 millions). Edward Arkwright a également souligné que le chiffre d'affaires par passager s'est établi en 2013 à 17,7 euros (+ 5,3 %). Il a rappelé que les plateformes aéroportuaires avaient enregistré un nombre record de 90,3 millions de passagers (+ 1,7 %). Le résultat opérationnel courant consolidé (Ebitda) a lui augmenté de 4,7 % à 1,07 milliard, avec "une hausse maîtrisée des charges courantes" (+ 3,4 %).
"Tout cela s'est fait avec une qualité de service qui progresse de 2 points par rapport à 2012 pour atteindre 88 % de satisfaction aux arrivées et aux départs sur Aéroports de Paris", a commenté le directeur financier. "Les résultats ont dépassé nos attentes", s'est félicité de son côté le PDG du groupe, Augustin de Romanet, dans un entretien aux "Échos", reconnaissant par ailleurs viser un nouveau mandat, alors que l'actuel s'achève cet été. "Mon sort est entre les mains du conseil d'administration, à qui il revient de proposer un candidat pour la présidence d'Aéroports de Paris, et entre celles de l'État, qui doit l'approuver", a-t-il expliqué
Au titre de 2013, ADP prévoit de verser un dividende de 1,85 euro par action, soit 60 % du résultat net, un taux stable par rapport à l'an dernier. Pour 2014, le groupe aéroportuaire s'attend à une croissance du trafic de 2 %, une croissance de l'Ebitda supérieure à 2 % et un rebond "marqué" du résultat net.
L'international dans le viseur
À l'international, le groupe compte poursuivre ses investissements cette année. "Nous serons candidats à la compétition à Santiago du Chili avec Vinci et avec probablement un investisseur local", a annoncé Edward Arkwright. "La concession de l'aéroport Arturo Merino Benitez vient à échéance à l'automne 2015. Le gouvernement chilien va lancer un appel d'offres pour cette remise en concession à partir de mars prochain. Il s'agira d'une concession sur vingt ans avec l'idée de proposer un nouveau terminal qui permette de porter la capacité de l'aéroport à 30 millions de passagers", a-t-il expliqué. L'aéroport chilien a accueilli 16 millions de passagers en 2013, a encore indiqué Edward Arkwright.
Le directeur financier a souligné qu'ADP comptait profiter des opportunités de croissance à l'international, à condition de "bien identifier les leviers de croissance dans ces appels d'offres" et de respecter une discipline financière face à l'emballement sur ce marché. "L'infrastructure reste une valeur refuge, c'est un actif rare, c'est un actif stable, au revenu régulé et plutôt protégé de l'inflation", a-t-il commenté. S'agissant du terminal B de l'aéroport de La Guardia (New York), "nous déposerons nos dossiers probablement d'ici fin mai et le choix est attendu cet été", a-t-il indiqué. Aéroports de Paris s'est lancée depuis plusieurs années dans une stratégie d'investissements ciblés à l'international pour s'assurer des relais de croissance. En 2012, il avait ainsi acquis 38 % de l'opérateur turc Tav. Un investissement fructueux : le groupe Tav Airports a réalisé un chiffre d'affaires annuel en hausse de 6,7 % à 904 millions d'euros et un Ebitda en croissance de 16,2 % à 381 millions d'euros.