Abidjan : chronique d’une croissance annoncée

Le Port autonome d’Abidjan demeure une référence régionale indéniable. L’exacerbation de la concurrence des voisins Tema et Lomé n’obère (pas encore) l’attractivité du port ivoirien qui présente la singularité d’avoir des flux import-export nettement moins déséquilibrés que ses voisins. Sur un total manutentionné de 22,56 millions de tonnes métriques en 2017, 15,42 millions concernent l’import et 7,12 millions partent à l’exportation.
La dernière vague d’investissements infrastructurels portuaires manifeste la confiance de toutes les parties prenantes : de l’État aux bailleurs de fonds multilatéraux jusqu’aux opérateurs privés. En ne prenant que les projets portuaires les plus importants (terminaux de pêche, conteneurs, minéraliers et céréaliers), plus de 60 hectares sur remblais vont agrandir un foncier portuaire existant de 860 hectares ! Par ailleurs, le Port autonome d'Abidjan (PAA) a finalisé un autre remblai à usage industriel et commercial de 40 hectares dans la lagune Ébrié pour décongestionner des bords à quais pleins et des entrepôts complets. L’effervescence maritime avec l’agrandissement du canal de Vridi et l’extension portuaire mettent en perspective trois réalités somme toute préoccupantes à terme.

Un foncier lagunaire sur 1.000 hectares

Toutes les modernisations portuaires sont prises sur la lagune, agrandissant de facto l’emprise du domaine foncier du PAA côté mer. Il faut rappeler que le "foncier lagunaire du PAA" s’étend sur 1.000 hectares, ce qui en fait l’autorité portuaire ouest-africaine avec les plus grandes réserves pour son développement. Cela n’est pas sans poser d’ores et déjà l’évident problème de l’accessibilité aux interfaces, tant les dessertes immédiates des terminaux maritimes que les goulets d’étranglements routiers pour accéder ou sortir d’une métropole de 4,7 millions d’habitants (avec une densité au km2 équivalente à Lagos, au Nigeria).
Les développements industrialo-logistiques tendent à se concentrer sur d’immenses terrains viabilisés compris entre l’actuelle zone PK24 et toutes celles à venir jusqu’à PK48. De part et d’autre de la route du Nord, cette zone stratégique est pensée pour soulager la saturation chronique de l’espace métropolitain et portuaire. Au PK24, le PAA a déjà réservé un espace de 30 hectares pour consolider des aires de transits routiers. Reste néanmoins à planifier et lancer les aménagements infrastructurels qui façonneraient de véritables corridors métropolitains du fret. Le maillage indispensable des infrastructures routières et de leurs terminaisons laguno-portuaires animent les débats depuis une décennie sans que rien n’ait été entériné par les plus hautes sphères de l’État.
Les potentiels avérés de la navigation commerciale lagunaire ne trouvent toujours pas de réalités opérationnelles ni infrastructurelles pour délester les artères principales des mouvements de fret. Depuis le futur terminal conteneurisé TC2 jusqu’au district de Songon-Agban, de véritables courts circuits logistiques pourraient soulager toutes les congestions ; celles des terminaux maritimes, des entrepôts situés sur le domaine du PAA et bien sûr celles des routes et des trois ponts principaux. Le lancement de tels services suppose au préalable des aménagements qui n’existent pas.

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