Accord avec la Chine pour le port de Colombo

Le Sri Lanka va confier la réalisation du nouveau port en eaux profondes de Colombo à une entreprise publique chinoise, un choix qui risque de renforcer les craintes concernant l'empreinte maritime croissante de Pékin dans la région.
À mi-chemin entre les importantes places pour le commerce mondial que sont Dubaï et Singapour, Colombo occupe une place stratégique dans l'océan Indien. L'influence dans ses ports est donc très recherchée.

L'autorité portuaire sri-lankaise avait signé en 2019 un accord préliminaire avec l'Inde et le Japon en vue de la construction d'un terminal de containers à l'est (Eastern Container Terminal, ECT), mais le gouvernement du président Gotabaya Rajapaksa a choisi de l'annuler en février 2021, avant de parvenir à un nouvel accord, cette fois avec la China Harbour Engineering Company.

Le montant du contrat n'a pas été précisé, mais selon des sources proches, 500 millions de dollars sont nécessaires pour développer le terminal, qui a été commencé. La Chine a financé massivement les projets d'infrastructure de l'île de l'océan Indien durant la dernière décennie, devenant l'un de ses principaux investisseurs. Pékin a également su tirer parti de son influence politique croissante dans le pays, notamment grâce à ses liens avec les proches de Gotabaya Rajapaksa, qui a dirigé le pays durant onze des seize dernières années.

"Pièges à dette"

L'ECT est le troisième port en développement au Sri Lanka depuis dix ans. En septembre 2021, Colombo a accordé la construction d'un autre terminal à une entreprise indienne – des travaux représentant un coût de 700 millions de dollars. Cette infrastructure est située à proximité du Colombo International Container Terminal (CICT), sous pavillon chinois depuis 2013.

En 2014, deux sous-marins chinois avaient accosté au port de Colombo, provoquant une vive réaction de la part de l'Inde voisine, qui considère son voisin sri-lankais comme partie intégrante de sa zone d'influence. Depuis, le Sri Lanka a refusé des demandes similaires de la part de la Chine.

En 2017, incapable de rembourser des prêts de son partenaire, Colombo avait dû autoriser une compagnie chinoise à prendre le contrôle d'un autre terminal, situé à Hambantota, dans le sud de l’île, sous la forme d'un bail emphytéotique de 99 ans.

Cette décision avait fait grandir l'inquiétude de voir Pékin utiliser les "pièges à dette" pour étendre son influence à l'étranger. L'Inde et les États-Unis ont notamment exprimé leur crainte de voir l'empreinte chinoise à Hambantota lui permettre de disposer d'un avantage militaire dans l’océan Indien.

Transport maritime

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15