Aéroport Nice-Côte d’Azur : une année cauchemardesque

En 2020, l’aéroport aura connu un véritable effondrement de ses trafics de passagers et de marchandises. La baisse avoisine les 70% à fin septembre, du jamais vu.
L’année avait pourtant bien débuté avec un trafic en progression sur janvier et février laissant présager que le cap des 15 millions de passagers serait atteint en 2020. On comptait en prime sur les nouveaux longs courriers prévue vers les États-Unis et sur l’officialisation de la ligne vers la Chine testée en 2019.
Mais entre-temps la Covid-19 a cloué au sol les compagnies et a vidé les aéroports. Et Nice dont le trafic principalement international dépend fortement du tourisme et l’événementiel a été touché au cœur. En avril, premier mois de la pandémie et du confinement, moins de 8.000 passagers ont transité dans les terminaux contre 1,2 million en avril 2019.

Le trafic passagers d'il y a trente ans

L’aéroport a dû fermer un de ses deux terminaux (le plus ancien) face à cet écroulement du trafic. C’est à partir de juin (120.000 passagers) que l’aéroport a récupéré progressivement son activité et ses lignes. En septembre (dernier chiffre connu) avec 437.089 passagers, le trafic reste très en deçà de celui du même mois de 2019, soit plus de 1,4 million, pour une baisse de 70 %.
L’international depuis la rentrée est en dessous du trafic domestique. L’aéroport devrait clôturer son exercice 2020 avec 5 millions de passagers, son trafic d'il y a plus de trente ans.
La reprise se fait attendre d’autant que la pandémie provoque les annulations en série de salons professionnels et événements à Cannes, Nice et Monaco, qui contribuent habituellement à alimenter une grande partie du trafic niçois. Le redécollage de l’aéroport sera donc plus problématique que prévu.

Arrêt du vol d'Emirates

Le fret avionné en cumul fin août (dernier chiffre connu) atteint 2.100 tonnes en retrait de 75 % par rapport à la même période 2019. L’arrêt du vol d’Emirates, qui ne reprendra entre Nice et Dubaï qu’en décembre, pèse lourd sur cette contre-performance. Heureusement, le fret camionné depuis le terminal cargo a permis aux entreprises azuréennes d’exporter via d’autres grands aéroports européens.
Face à cette situation inédite et imprévisible, la Société des aéroports de la Côte d’Azur (Saca) a dû faire des économies, d’abord en regroupant sur le Terminal 2 l’ensemble des activités. Le gestionnaire de la plateforme prévoit une baisse des résultats de plus de 50 % alors que les coûts d'exploitation restent fixes. Ses actionnaires (groupe franco italien, Monaco, la CCI de Nice et les collectivités) devront gérer une importante dégradation financière.

Chantier reporté pour le Terminal 2

Car l’établissement – outre les redevances aéroportuaires – puisent dans la location de locaux commerciaux dans les terminaux et les parkings une partie non négligeable de ses recettes. Or, ces deux ressources se sont taries. La métropole Nice-Côte d’Azur avait vendu au cours de l’été 2019 4 %, sur sa participation de 5 % dans le capital de la société aéroportuaire.
L’investissement majeur, qui devait être cette année le chantier de l’extension du Terminal 2, est repoussé dans le temps. L’impact sur l’emploi n’est pas chiffré mais la plateforme fait travailler directement 3.000 salariés et indirectement 8.000. Une grande partie de ces employés est aujourd'hui en chômage partiel.
Plus positif, l’aéroport met en service avant la fin de l’année son AirPort Operations Centre qui réunit la quasi-totalité des PC opérationnels de la plateforme (avions, bagages, passagers, technique puis, dans un second temps, sécurité-sûreté). Cette initiative doit améliorer la coordination et l’information des différents acteurs aéroportuaires, tout en optimisant les ressources mises à leur disposition.
En janvier 2020 a été donné le premier coup de pioche de la future gare SNCF (TER, TGV) située face au Terminal 1. Une première tranche devrait être livrée en 2021. Elle devrait permettre d'assurer une liaison directe de l’aéroport par TER depuis l’ensemble du territoire transfrontalier : la région Ligurie côté italien, l’Est de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et bien sûr Monaco.

Transport aérien

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15