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La grève des routiers en Afrique du Sud, entrée dans sa deuxième semaine, a commencé à faire sentir ses effets, perturbant l'approvisionnement des distributeurs de billets et des stations-essence, alors que les négociations salariales étaient toujours bloquées mardi 2 octobre. La FNB, l'une des quatre grandes banques nationales, diffuse depuis samedi 29 septembre des messages à ses clients indiquant qu'"en raison de la grève des transporteurs certains distributeurs pourraient être à court de liquidités". L'association des industries pétrolières (Sapia) a indiqué que dans le Gauteng, la région autour de Johannesburg, poumon économique du pays, "certaines stations manquent d'essence depuis le week-end dernier", selon un porte-parole, Fani Tshifularo. D'autres stations-essence devraient être touchées faute de stocks importants, mais aussi des violences et intimidations visant les non-grévistes. "Nous sommes inquiets pour la sécurité de nos salariés et nous avons donc pris des mesures pour accroître la sécurité des non-grévistes", a précisé M. Fani. Plusieurs véhicules ont été caillassés ou incendiés depuis le début de la grève, des violences qui ont fait une dizaine de blessés. Le grand hôpital de Soweto, près de Johannesburg, attend depuis une semaine une livraison de charbon, indispensable pour fournir de l'eau chaude et "sans solution rapide, la situation, encore tenable, pourrait changer", a indiqué un porte-parole, Phumelele Kaunda. Environ 20.000 routiers ont débrayé à l'appel de leur syndicat, réclamant 12 % de hausse de salaires, plus du double de l'inflation qui tourne autour de 5 %, tandis que les employeurs ont mis quelque 8 % sur la table. Les négociations devaient reprendre mercredi 3 octobre. Selon les autorités, 80 % du fret en Afrique du Sud se fait par la route.