Air France-KLM face au défi du coronavirus

Air France-KLM a annoncé jeudi 20 février un bénéfice net en recul de 31 % pour 2019, plombé par le carburant et le fret aérien et aborde 2020 avec la menace du coronavirus. Sur la base des annonces de suspension des opérations vers la Chine en février et mars, et "sous l'hypothèse d'une reprise progressive des opérations à partir d'avril, l'impact estimé du Covid-19 sur le résultat d'exploitation est de - 150 à - 200 millions d'euros", a annoncé le groupe à l'occasion de la présentation de ses résultats financiers.
Il y a une semaine, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) avait prévenu que l'épidémie du nouveau coronavirus avait entraîné une "réduction potentielle de 4 à 5 milliards de dollars" de revenus pour les compagnies aériennes du monde entier. Selon l'organisation onusienne, "70 compagnies aériennes ont annulé tous les vols internationaux à destination et en provenance de Chine" et "50 autres compagnies aériennes ont réduit leurs activités aériennes".
Pour Air France-KLM, qui a engrangé un bénéfice net de 290 millions d'euros en 2019, la Chine continentale représente 5,5 % du trafic annuel, aussi la suspension des liaisons depuis le 30 janvier a un "effet sévère" pour le groupe, a commenté le directeur financier, Frédéric Gagey.
Grâce au réseau mondial du groupe, "nous sommes dans une situation un peu meilleure que nos concurrents, si c'est nécessaire nous allons rediriger nos capacités" vers d'autres régions, a expliqué pour sa part le directeur général du groupe, Ben Smith, en citant l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, deux zones qui ont connu une forte croissance de 6 % en 2019, et l'Afrique.

"La Chine continentale représente 5,5 % du trafic annuel"

La propagation du Covid-19 a également eu un effet sur "les prévisions de demande, notamment sur le réseau asiatique", a précisé le groupe. "Cela se traduit par des coefficients de réservation long-courrier en baisse entre février et mai 2020", a-t-il noté en prévoyant des recettes en baisse au premier trimestre.
L'activité fret, déjà en souffrance, est, elle aussi, affectée par le Covid-19, a précisé le transporteur. Au quatrième trimestre, le déséquilibre entre l'offre et la demande a fait fondre la recette par tonne offerte au kilomètre (TKO) de 17 %. En 2019, "la hausse importante des capacités cargo a conduit au pire trafic depuis dix ans, avec des acteurs qui ont profité de la bonne performance du marché au second semestre 2017 et en 2018 pour augmenter leurs volumes disponibles, entraînant une importante surcapacité notamment sur les routes Amérique du Nord", a expliqué Air France-KLM. Le groupe a notamment observé "un déclin important de la demande de l'industrie automobile" en 2019. Selon l'Association internationale du transport aérien, Iata, la demande en fret aérien a chuté de 3,3 % en 2019, sa performance la plus faible depuis dix ans, en raison des tensions commerciales notamment entre la Chine et les États-Unis.
Autre point faible pour Air France-KLM en 2019 : une facture carburant de 5,5 milliards d'euros, en augmentation de 550 millions, les achats de carburant anticipés ayant permis en 2019 un gain de 50 millions contre 650 millions l'année précédente. La situation liée au Covid-19 ne remet pas en cause, selon le groupe, le plan stratégique sur cinq ans de Ben Smith dont l'objectif est d'atteindre une "marge opérationnelle moyen-terme de 7-8 %" (contre 5 % en 2018). "Sur notre stratégie à long terme, nous ne prévoyons pas de changement", a indiqué Ben Smith, précisant que le projet de développement du groupe tient compte de ce type d'aléa.

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