Air France-KLM sécurise un tiers de ses approvisionnements en SAF

Le groupe Air France-KLM a conclu des contrats pour s'assurer près du tiers des carburants d'origine non fossile nécessaires à la concrétisation de ses objectifs environnementaux à l'horizon 2030.
Air France-KLM signé deux contrats pour se fournir en carburants non-fossiles. Ces commandes fermes, dont le montant n'est pas précisé, représentent 1,6 million de tonnes de carburant d'aviation durable ("sustainable aviation fuel", SAF) : un million commandé à la société finlandaise Neste, couvrant la période de 2023 à 2030, et 600.000 tonnes à l'entreprise américaine DG Fuels, pour 2027-2036, a indiqué le groupe aérien franco-néerlandais.

Il s'agit d'une "première étape" pour réaliser les ambitions du groupe d'une incorporation de 10 % de SAF dans ses avions en 2030 : ces achats couvriront environ le tiers de ces besoins, selon le transporteur, et des discussions "sont en cours" avec d'autres fournisseurs.

Le groupe aérien vise une baisse de 30 % de ses émissions de CO2 par passager-kilomètre, unité de référence du secteur, en 2030 par rapport à 2019. La compagnie Air France avait précisé en avril dernier que cela représentait une baisse de 12 % de ses émissions en valeur absolue, la différence étant due à la croissance prévue du trafic.

Les 10 % d'incorporation s'avèrent "plus ambitieux" que les objectifs européens en cours de discussion pour 2030, qui seraient de 5 %, a expliqué Fatima Gloria de Sousa, vice-présidente du groupe chargée du développement durable. Le transport aérien est pointé du doigt pour sa contribution au réchauffement climatique, bien qu'il ne représente qu'entre 2,5 et 3 % des émissions mondiales de CO2.

Mais cette part relative est vouée à augmenter, étant donné le rythme de croissance que le secteur prévoit, au-delà des effets du  Covid-19 qui a réduit de moitié sa clientèle 2021 par rapport à 2019. Cette année-là, 4,5 milliards de voyages en avion ont eu lieu dans le monde. En 2050, l'Association du transport aérien international (Iata) en envisage 10 milliards.

Le SAF encore très coûteux

Les membres de l'Iata, ainsi que les États au niveau de l'ONU, se sont engagés à "zéro émission nette" de CO2 pour le transport aérien en 2050, en majorité grâce aux SAF, dont la production est actuellement embryonnaire : l'Iata veut parvenir à 30 milliards de litres disponibles en 2030 contre 125 millions en 2021.

Les engagements d'Air France-KLM ont été soumis au consortium de référence "Science-Based Targets initiative", qui valide que des objectifs sont fondés sur la science du climat et en ligne avec l'accord de Paris. Outre le SAF, Air France-KLM compte sur le renouvellement de sa flotte et sur une meilleure efficacité opérationnelle (écopilotage, contrôle aérien optimisé...) pour réduire son empreinte carbone.

Les moteurs d'avions sont aujourd'hui certifiés pour fonctionner avec des mélanges contenant jusqu'à 50 % de SAF, mais celui-ci est pour l'instant trois à quatre fois plus cher que le kérosène d'origine fossile. La clé pour faire baisser les prix de ces molécules, notamment élaborées à partir de biomasse, est de créer des filières de production à grande échelle.

"En signant ces contrats de long terme, nous aidons à établir une demande" afin de conforter les fournisseurs de SAF dans leurs investissements, a plaidé Fatima Gloria de Sousa.

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