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Air France veut supprimer 10 % de ses effectifs d'ici fin 2013. La compagnie veut réduire au plus vite ses coûts salariaux et, au lieu d'étaler ces suppressions sur trois ans, elle le fera en dix-huit mois. Sur les 5.122 postes à supprimer, 1.712 correspondent à des départs naturels non remplacés et 3.410 au sureffectif estimé de la compagnie, soit 6,9 % du personnel. Les emplois appelés à disparaître concernent pour près des deux tiers (2.056 postes) des personnels au sol. Mais la cure d'amaigrissement doit aussi toucher 904 personnels navigants commerciaux (PNC) et 450 pilotes. Ces suppressions se feront via des incitations aux départs en retraite ou aux départs volontaires, au passage à temps partiel, ou par un partage du temps de travail pour les PNC (hôtesses/stewards) et les pilotes. Ces derniers ont déploré être exclus du plan de départs volontaires. Le PDG d'Air France, Alexandre de Juniac, a expliqué qu'un plan spécifique aux pilotes serait trop coûteux. Il les a invités à considérer le temps partiel ou à passer à la filiale Transavia.
"Ça va être difficile d'avoir la signature des syndicats"
Si le plan Transform se déroule comme prévu, permettant d'atteindre l'objectif de 20 % d'efficacité économique, le recours à des départs contraints sera évité en 2014, souligne la compagnie. La direction s'engage à ne pas recourir aux licenciements avant fin 2013 à condition que les syndicats adhèrent à ce plan visant à redresser la compagnie.
Cela "ne nous satisfait pas. Nous demandons un engagement formel sur la totalité du plan", soit 2015, a réagi Michel Salomon (CFDT). "10 % d'effectif en moins, c'est beaucoup, d'autant plus qu'on a eu récemment un plan de départs volontaires. Sans garanties en échange, ça va être difficile d'avoir la signature des syndicats", prévient-il. La CFE-CGC, autre syndicat représentatif, a émis la même demande : des garanties sur l'emploi jusqu'en 2015.
Alexandre de Juniac a souligné qu'il ne se plaçait pas dans l'hypothèse d'un échec des négociations finales. Il a souhaité que "les choses aillent vite", avec un objectif de mise en place d'un plan de départs volontaires dès fin juillet. "Les organisations syndicales ont fait preuve d'un esprit de responsabilité très remarquable encore ce matin", a-t-il commenté. Il a en outre assuré que, dès que la conjoncture le permettrait, la direction reprendrait les recrutements, de jeunes en particulier.
Transform 2015 présenté le 28 juin
Outre la vaste révision des accords collectifs (rémunérations, temps et organisation du travail, promotions, congés, composition d'équipage, ancienneté), Air France a entamé la restructuration de l'activité court et moyen-courrier la plus déficitaire en augmentant la productivité pour contrer ses rivales low-cost. Elle compte redresser le long-courrier en se repositionnant sur le haut de gamme pour résister aux transporteurs du Golfe et d'Asie. Sa consœur néerlandaise KLM travaille elle aussi à l'optimisation de ses activités. Au total, le groupe Air France-KLM vise 2 milliards d'économies à l'horizon 2015. Une version finale de Transform 2015 doit être présentée en comité central d'entreprise le 28 juin. Il restera alors un mois à la direction pour convaincre les syndicats de la signer, notamment ceux des PNC, les plus réticents.