Le besoin en appareils sera de 39.210 avions neufs d'ici à 2038, portant la flotte mondiale à 47.680 appareils, selon Airbus, qui a publié ses nouvelles prévisions mondiales de marché (Global Market Forecast) 2019-2038. Le groupe aéronautique anticipe une croissance annuelle du trafic aérien de 4,3 %. Lors de ses prévisions à vingt ans publiées en juillet 2018, il prévoyait une croissance annuelle de 4,4 %.
"L'essentiel de la croissance vient d'Asie, d'Inde et de Chine continentale"
Sur les 39.210 avions neufs nécessaires (+ 4,9 % par rapport aux prévisions), 25.000 répondront aux besoins de croissance (- 5,8 %) et 14.210 viendront remplacer des appareils existants plus gourmands en carburant (+ 31 %).
L'avionneur revoit ainsi nettement à la hausse ses prévisions de remplacement d'appareils existants, tablant sur le besoin des compagnies de disposer d'unités moins consommatrices en carburant et donc plus rentables. "Les progrès en matière de rendement énergétique stimulent encore davantage la demande de remplacement des appareils existants par d'autres qui consomment moins de carburant", affirme le groupe. Pour faire face aux besoins futurs, le groupe aéronautique estime qu'il faudra 550.000 nouveaux pilotes et 640.000 nouveaux techniciens.
Un secteur résilient
Le trafic aérien a "plus que doublé depuis 2000" et devrait continuer sur cette tendance, à la faveur de l'urbanisation croissante, du développement des classes moyennes, notamment en Asie, et de la libéralisation du transport aérien, a expliqué Christian Scherer, directeur commercial d'Airbus. "Non seulement les marchés matures existants continuent de croître mais l'essentiel de la forte croissance vient (...) d'Asie, d'Inde et de Chine continentale", a-t-il affirmé. Le trafic aérien intérieur devrait ainsi être multiplié par 3,2 en Chine et 4,8 en Inde, prévoit Airbus.
Malgré les incertitudes géopolitiques et la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, porteuse d'inquiétude pour le commerce mondial, "la croissance annuelle de 4 % reflète la nature résiliente du secteur aéronautique, estime encore Christian Scherer. Oui nous sommes inquiets du (développement du) protectionnisme, c'est évident, mais nous espérons et pensons qu'il sera de courte durée".
La concurrence distancée
L'avionneur européen compte bien se tailler la part du lion et table sur une part de marché "d'un peu plus de 50 % grâce à la qualité de notre gamme de produits", selon Christian Scherer qui ne croit pas à une percée fondamentale sur le marché d'un nouveau concurrent tel que le chinois Comac d'ici à 2038.
Airbus ambitionne de livrer entre 880 et 890 appareils en 2019 et semble parti pour y parvenir avec 500 appareils livrés sur les huit premiers mois de l'année. Son rival Boeing accusait en revanche un plongeon de 42,6 % de ses livraisons sur la période en raison de l'immobilisation de son avion vedette, le 737 Max, cloué au sol depuis mars après deux accidents mortels. Le carnet de commandes d'Airbus comptait au 31 août 7.172 avions.