Alitalia laisse place à ITA

Alitalia a éteint ses moteurs après 74 années de vol pour laisser piste libre à la start-up ITA, née de ses cendres dans un marché aérien qui peine à se relever des turbulences de la pandémie de coronavirus.
Le dernier atterrissage d'Alitalia a eu lieu à Rome, un vol en provenance de Cagliari. Sept heures après, le premier vol d'Italia Trasporto Aereo (ITA) a décollé de Milan-Linate en direction de Bari.

Née le 5 mai 1947, Alitalia a symbolisé la réussite économique de l'Italie après la Seconde Guerre mondiale, devenant dans les années 70 la septième compagnie mondiale, avant de connaître un long déclin, qui s'est aggravé ces dernières années. ITA a prévu de recruter cette année un premier contingent de 2.800 personnes. 5.750 salariés devraient être embauchés en 2022. Alitalia comptait 10.500 employés.

La compagnie démantelée

Les syndicats d'Alitalia multiplient les manifestations, protestant contre les "contrats au rabais" proposés par ITA, avec des baisses de salaires atteignant 20 %, voire 40 % pour les pilotes, et la "vente à la découpe" de la compagnie.

Si la partie opérationnelle a été transférée à ITA, une société 100 % publique, les services au sol et la maintenance seront vendus séparément, par le biais d'appels d'offres, comme l'a exigé Bruxelles durant d'âpres négociations avec Rome.

La Commission européenne a donné en septembre son feu vert au décollage de la jeune pousse et a autorisé l'injection de 1,35 milliard d'euros de fonds publics. Constatant "une discontinuité économique" entre Alitalia et ITA, elle a dispensé cette dernière de rembourser les "aides d'État illégales" perçues par son prédécesseur.

Une flotte sacrifiée

Au fil des années, l'État italien a déboursé plus de 13 milliards d'euros pour tenter de remettre à flot la compagnie, entre recapitalisations et prêts relais. Mais rien n'y a fait, Alitalia a cumulé des pertes de 11,4 milliards d'euros entre 2000 et 2020. En 2020, Alitalia perdait deux millions d'euros par jour, transportant seulement 6,3 millions de passagers, là où Ryanair en a fait voyager 52,1 millions et Air France-KLM 34 millions.

Avec une flotte réduite de moitié, à 52 appareils, dont 7 gros porteurs, ITA aura du mal à prendre son envol, juge Andrea Giuricin, économiste des transports à l'université Bicocca de Milan.

Quant au célèbre logo vert sur fond blanc d'Alitalia, il ne disparaîtra toutefois pas du ciel européen, car ITA a remporté l'appel d'offres pour l'achat de la marque, en déboursant 90 millions d'euros.

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