Allure constante sur le bassin de la Seine

L’évolution du transport fluvial sur les 1.384 km de voies navigables du bassin de la Seine est légère mais positive, selon Bertrand Neveux, responsable du Pôle développement de VNF.
"L’Antenne" : Dans un contexte économique difficile, comment se porte le transport fluvial sur le bassin de la Seine ?

Bertrand Neveux :
Les trafics fluviaux ont maintenu le cap en 2012 et enregistré une progression de 0,6 % en tonne et de 1,1 % en t-km par rapport à 2011, soit 23,168 millions de tonnes et 4.230 millions de t-km transportées. Sur les huit premiers mois de l’année 2013, le trafic total des produits transportés a augmenté de 2,6 % en t-km par rapport à 2012, à 2.807.231.180 t-km. Les combustibles minéraux tirent la croissance (+ 61,6 %), suivis des produits métallurgiques (+ 29 %), des produits chimiques (+ 26,4 %) et de la filière agricole qui affiche une hausse de 18 %. Par contre, le transport conteneurisé a baissé durant cette période, alors qu’en 2012 il représentait en volume le troisième secteur d’activité du bassin, après les matériaux de construction et les produits agricoles, soit 9,3 % des trafics en tonnes et 11,3 % en t-km.

Étude avec l’UIC, l’Unifa, l’Ademe et Haropa

Différentes actions sont menées au quotidien pour promouvoir la voie d’eau et cibler des filières à potentiel. Ainsi, nous lançons une étude fin 2013 avec l’Union des industries chimiques (UIC), l’Unifa (engrais), l’Ademe et Haropa sur le développement du trafic fluvial de la filière des produits chimiques pour identifier d’autres acteurs potentiellement intéressés par ce mode de transport particulièrement sécurisé. L’étude porte également sur l’axe Seine-Escaut-Oise et canal du Nord.

"L’Antenne" : Comment travaille VNF pour améliorer l’offre de capacités sur cet axe ?

Bertrand Neveux :
Nous avons un système d’aides financières avec le plan d’aide à la modernisation et à l’innovation (Pami) pour le renouvellement de la flotte fluviale. Récemment approuvé par la Commission européenne, le dernier Pami date de juin 2013 pour un montant global de 22,5 millions d’euros sur cinq ans. Ces aides, par exemple, peuvent être attribuées à l’adaptation des équipements des bateaux destinés à faire la liaison directe à Port 2000 ou encore à l’équipement d’unités fluviales en outils de manutention embarqués.
Nous avons lancé au printemps 2013 un nouveau Plan d’aide au report modal (Parm) également validé par la Commission européenne. Doté de 14 millions d’euros sur cinq ans, il s’adresse aux chargeurs désirant investir dans des équipements de transbordement ou expérimenter une solution de logistique fluviale innovante.
Nous travaillons de plus en plus avec les collectivités territoriales qui participent à ces financements. C’est ainsi que nous allons signer une convention avec la région Île-de-France et nous l’espérons prochainement avec la Haute-Normandie pour cofinancer les investissements réalisés par les chargeurs dans de nouvelles infrastructures fluviales. Nous les sensibilisons à ce report modal : régions, départements, communautés d’agglomérations, chambres consulaires et agences de développement prennent de plus en plus en compte le fluvial dans les schémas d’aménagement ou leur plan local d’urbanisme. Il y a aujourd’hui un engouement réel des collectivités et chaque département aujourd’hui anime un club de logistique où le fluvial est bien souvent un sujet central.
VNF est également à l’origine du lancement de la convention d’affaires Riverdating, débutée en 2008 à Paris. Cet événement rassemble chaque année le monde du fluvial (chargeurs, transporteurs, commissionnaires, acteurs portuaires…) au travers de rendez-vous d’affaires, de conférences et de présentations de solutions innovantes. La sixième édition se tiendra à Lyon les 27 et 28 novembre prochain.

"L’Antenne" : Quelle évolution constatez-vous en termes de nouveaux entrants et d’unités de transport ?

Bertrand Neveux :
Les profils sont variés et certains projets font beaucoup parler d’eux. En région parisienne, de nouvelles logistiques dites "urbaines" ont été initiées en 2012 par les enseignes Franprix pour la desserte de ses magasins ou Vert chez vous pour la distribution de petits colis dans la capitale. En Haute-Normandie, des sociétés comme Pastacorp à Rouen, le deuxième opérateur dans la filière des blés dur en France, a récemment développé un nouveau trafic fluvial ; le logisticien Brangeon Logistique développe également de nouveaux trafics à partir de son implantation portuaire de Gaillon. Veolia projette également à horizon court une plate-forme sur son site d'Oissel.
En ce qui concerne la flotte fluviale, nous constatons une réduction du nombre des unités fluviales avec l’augmentation de leurs capacités, avec une hausse du tonnage moyen de 0,6 % due à la massification croissante. Nous voyons de moins en moins de 350 tonnes et davantage d’unités variant de 1.000 à plus de 3.000 tonnes.

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