
Le marché de la logistique en région lyonnaise a enregistré une amélioration en 2011, mais conserve de grandes interrogations pour 2012. «L’offre immédiate s’établit à 2,2 millions de m2 sur l’ensemble du territoire poursuivant un déclin notable de 18 % en un an, conforté par l’absence de projets lancés en blanc. Si la bonne tenue des marchés principaux permet d’être optimiste sur le redressement des valeurs locatives, la situation restera compliquée pour les bailleurs sur les marchés régionaux secondaires où le stock est important et la demande peu marquée», observe Didier Terrier, directeur général d’Arthur Loyd logistique. Pour la région Rhône-Alpes, sans surprise, les affaires ont surtout été conclues dans le Nord-Isère/Isle-d’Abeau. On retiendra ainsi les 40.000 m2 pour Cogedem, filiale de Conforama, les 30.000 m2 pour Morin Logistique, les 18.000 m2 pour Gefco (Goodman vient d’annoncer en ce début d’année avoir soldé la commercialisation complète de son bâtiment de 30.700 m2 incluant les espaces pris par Gefco), les 19.000 m2 pour DSV, les 13.000 m2 pour Mory, les 12.000 m2 pour Stef… Du côté de la plaine de l’Ain, les 30.000 m2 destinés à la société Feu vert ont représenté une transaction intéressante et la rocade Est de Lyon a enregistré un contrat de 10.000 m2 pour Auchan.
«Le stock est important et la demande peu marquée»
Dans la région lyonnaise, la raréfaction du foncier commence à poser des problèmes notamment pour les grandes surfaces concernant des bâtiments qui auraient plus de 20.000 m2 ce qui augmente les temps d’attente pour déposer des permis de construire. Sur le secteur de la plaine de l’Ain, il resterait quelque 200 ha mais les responsables des collectivités auraient la volonté de limiter la logistique, de diversifier les accueils d’entreprises.
Report de transactions
La crise a différé et reporte encore certaines transactions dans la région Rhône-Alpes et ailleurs. Les grands investisseurs cherchent des produits sécurisés et ils sont attentifs à la modernité et à la qualité environnementale des bâtiments. Ceci pose un problème avec des bâtiments anciens qui sont actuellement étudiés par diverses structures comme le Pôle d’intelligence logistique-Europe du Sud (Pil’es), par exemple, afin de les recenser et de voir ensuite comment les réutiliser.
Le marché de l’investissement a totalisé près de 700 millions d'euros en 2011. Le taux de rendement prime s’établit à 7,2 % dans le neuf en Île-de-France et à 7,8 % en région pour des actifs de seconde main. Didier Terrier considère que, «dans le contexte financier actuel, les investisseurs spécialisés sur ces actifs seront certainement les principaux animateurs du marché de l’investissement en 2012».
«Si 2011 a été propice au segment des grandes transactions, on ne saurait affirmer que cette tendance va être durable. Les incertitudes économiques et financières actuelles ne manquent pas de peser déjà sur les perspectives du premier semestre 2012 qui s’annonce compliqué tant pour les utilisateurs que pour les propriétaires», remarque M. Terrier.