
Premiers signes sérieux en septembre
"Il est difficile de prévoir quelle sera l'ampleur de l'impact. Selon nos prévisions, les matières premières latino-américaines vont enregistrer une légère baisse, en tenant compte du fait que l'escalade de la crise mondiale va se poursuivre au long de l'année", explique Belen Olaiz, économiste de l'institut Abeceb.com.
Les premiers signes sérieux ont pu être enregistrés en septembre, avec des baisses vertigineuses des cours du blé (- 23 %), du maïs (- 23 %) et du soja (- 19 %). Le prix du cuivre, dont le Chili est le premier exportateur mondial, a aussi dégringolé de 25 %.
"Nous avons déjà vu que l'Amérique latine avait relativement bien survécu à la crise de 2008", rappelle toutefois l'analyste Rodrigo Aguilera, qui assure que "les fondations économiques y restent solides". "Il est clair que la région est vulnérable face à la situation de la demande mondiale, personne ne peut échapper à une crise aux États-Unis ou en Europe. Mais telle que se présente la situation aujourd'hui, le danger n'est pas aussi grave qu'en 2008", estime encore l'expert de l'Economist Intelligence Unit (EIU).
Si la plupart des gouvernements de la région relativisent pour l'instant la portée de l'onde de choc, certains dirigeants commencent à admettre leur inquiétude. Selon le président chilien, Sebastian Piñera, tant que la Chine, gros consommateur de matières premières, "reste plus ou moins stable, les risques pour ces économies d'Amérique du Sud sont limités, contrairement au Mexique ou à l'Amérique centrale, fortement dépendants des États-Unis".