Anne Rigail mise sur la paix sociale retrouvée pour faire redécoller Air France

Anne Rigail, aux commandes d'Air France depuis décembre, entend accélérer les investissements pour regagner la confiance des clients de la compagnie tricolore grâce à "un vent nouveau qui a soufflé" parmi le personnel, après plusieurs conflits sociaux parfois violents.
Quelle est la situation financière d'Air France pour 2018 ?
La performance opérationnelle est dégradée par rapport à l'an dernier (résultat d'exploitation d'Air France de 266 M EUR, en recul de 597 millions, NDLR). Il y a plusieurs raisons à cela : les mouvements sociaux du premier semestre qui pèsent sur notre résultat opérationnel à hauteur de 335 millions d'euros, la facture pétrolière qui s'est alourdie en 2018 par rapport à 2017 et des tensions opérationnelles (des annulations de vols et des retards, NDLR) qui ont généré des compensations clients plus importantes que l'année précédente. Nous avons pris un certain nombre de mesures pour y remédier. Nous allons augmenter cet été le nombre d'avions de réserve, on aura entre deux et trois avions sur le long-courrier, pour pallier l'ensemble des irrégularités qu'on peut avoir.
Où en est la situation sociale, les passagers déçus vont-ils revenir ?
Dans toutes les catégories de personnels, il y a un vent nouveau qui a soufflé, on voit des attitudes très positives. La confiance se réinstalle, cela s'est matérialisé par la signature de nombreux accords (avec le personnel de cabine, le personnel au sol et les pilotes, NDLR). Oui, je crois que le pré-requis de revenir à une situation sociale stabilisée est atteint et il permet maintenant de nous projeter sur la stratégie, sur nos vrais sujets. Nous sommes très conscients qu'il nous faut regagner la confiance de nos clients pour qu'ils puissent acheter un billet - pour raison professionnelle ou pour leurs prochaines vacances - sans aucun doute et sans aucun regret possible à l'avenir. Les investissements que nous faisons dans nos produits, dans nos cabines, dans notre wifi à bord, dans le digital, pour la fluidité du parcours des passagers à l'aéroport, nos nouvelles destinations également, notre réseau qui s'accroît, tout cela, ce sont des réponses pour essayer de leur redonner confiance.

Quelle est votre stratégie pour développer la compagnie ?
La stratégie, élaborée avec Benjamin Smith (directeur général du groupe, NDLR), c'est de rendre notre offre plus lisible. Nous avons réorganisé notre programme de vols pour que sur les marchés les plus importants, notamment l'Amérique du Nord et l'Asie, on ait tous les jours un vol avec des cabines au dernier standard, modernisées. Face à une concurrence très forte, que ce soit les compagnies du Golfe ou les low-cost, la réponse va être la puissance de notre réseau, la puissance du groupe Air France-KLM, ses forces commerciales jointes. C'est l'investissement dans nos produits que nous mettons à notre meilleur standard puisque la marque Air France c'est le drapeau de la France dans le monde. C'est que nos personnels, d'autant plus que maintenant le dialogue social a été stabilisé et apaisé, s'engagent pleinement dans la relation à nos clients et portent la "French touch". (Quant à Transavia, la "low-cost" du groupe, dont un accord avec le syndicat des pilotes SNPL limite le nombre d'avions à 40, NDLR) aujourd'hui, on est à 34 avions. Sur 2019, nous resterons en dessous des 40 avions, nous sommes convaincus que toutes les parties prenantes savent que Transavia est un atout qu'il nous faudra probablement développer et qu'il faudra rediscuter de cette règle.

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