Après l'abandon de Notre-Dames-des-Landes, le gouvernement donne des gages aux déçus

Le gouvernement a accordé jeudi 5 juillet ses premières contreparties après l'abandon du projet de Notre-Dames-des-Landes, en s'engageant sur le financement de travaux d'insonorisation pour les riverains de l'aéroport actuel, ou encore en promettant investissements et terres aux collectivités.
Un peu de douceur pour faire passer la pilule : six mois après avoir renoncé à construire Notre-Dame-des-Landes, Édouard Philippe s'est entretenu à Nantes avec certains élus autrefois parmi les plus favorables au projet controversé. Dans la hotte du Premier ministre, qui a salué les "conditions sérieuses, responsables et respectueuses" du dialogue, quelques annonces, notamment pour pallier les effets collatéraux du réaménagement de Nantes-Atlantique.
"Sur le court terme, les engagements du Premier ministre me satisfont", s'est ainsi félicité le président du Conseil départemental, Philippe Grosvalet (PS), qui a notamment obtenu la rétrocession attendue d'une partie des terres de Notre-Dame-des-Landes (895 hectares), mais pas "à l'euro symbolique" comme crânement réclamé "au regard du préjudice que la Loire-Atlantique a subi ces dernières années".
Principale mesure dévoilée par Édouard Philippe, la création d'ici la fin de l'année d'un "fonds de compensation" pour les riverains de Nantes-Atlantique, qui "sera abondé par l'État, par le concessionnaire et le cas échéant par les collectivités". Cette dotation devra notamment permettre aux habitants de financer "jusqu'à 90 %" les travaux d'insonorisation de leur logement, a-t-il précisé, en plaidant pour "accompagner les propriétaires". Il servira également à payer "le transfert des équipements publics" à proximité de l'aéroport, au premier rang desquels un collège et une école primaire situés dans l'axe des pistes. Enfin, ce fonds permettra de dédommager certains propriétaires souhaitant revendre leur terrain "dans des conditions correctes".

Nouveau contrat de concession en 2021

Interrogé sur le montant global de ce fonds ou même la part de l'État, Édouard Philippe a esquivé. Pas question de dévoiler ses intentions alors qu'il compte "faire en sorte, dans le cadre de la négociation du futur contrat (de concession de l'aéroport), que le concessionnaire s'engage sur une participation dans ce fonds". La signature de ce nouveau contrat est attendue "en 2021", a-t-il indiqué, après la résiliation de l'accord actuel avec Vinci, conséquence annexe de l'abandon de Notre-Dame-des-Landes.
En attendant, "les sommes (engagées par l'État) seront largement suffisantes pour financer la première ou les deux premières années d'existence" du fonds, quand il s'agira surtout de participer aux travaux des particuliers, a-t-il promis. Une montée en puissance grâce à l'apport du concessionnaire sera cependant nécessaire pour le transfert des établissements publics. Alors que l'État va rembourser "d'ici la fin de l'été" aux collectivités les 29 millions d'euros déboursés entre 2011 et 2013 pour le projet abandonné, Philippe Grosvalet a de son côté assuré que le département alimenterait le fonds en réinjectant une partie des 7 millions d'euros ainsi récupérés.
Autre motif de satisfaction pour les élus, Édouard Philippe a souligné que des "discussions" étaient en cours avec Vinci, pour "qu'il puisse réaliser dès 2019" des investissements à hauteur de "quelques dizaines de millions d'euros" en vue de l'"amélioration des conditions d'usage de Nantes-Atlantique". Une urgence alors que le trafic a enregistré en 2017 la plus forte croissance des principaux aéroports français avec 14,9 % d'augmentation en un an.
Le Premier ministre a également donné un avis favorable à la démarche de "contrat d'avenir" entre l'État et la Région, qui liste des projets d'infrastructures reposant sur quatre piliers : "transport, transformation numérique, transition écologique et économie de la connaissance".
"Ce contrat a été proposé à l'État il y a quelques jours, nous allons travailler avec les services de la Région et les élus selon un calendrier convenu avec la présidente (Christelle Morançais, LR) et qui laisse espérer une signature avant la fin de l'année", a-t-il indiqué en promettant de "regarder point par point ce qu'il est possible de faire".
Le chantier paraît en revanche moins avancé concernant l'amélioration de la desserte de l'aéroport actuel, et notamment la construction d'un nouveau pont au-dessus de la Loire. "Nous avons commencé la discussion avec la maire de Nantes", Johanna Rolland (PS), a simplement lancé le Premier ministre, alors qu'un rapport sur les "mobilités dans le Grand Ouest", commandé en janvier par le gouvernement, est attendu prochainement sur ce sujet.

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