Au Havre, l’Umep : "Nous avons beaucoup à faire"

À la veille des Assises de l’économie de la mer et du prochain Cimer en novembre, l’Union maritime et portuaire du Havre (Umep) attend l’annonce d’une véritable politique maritime et portuaire, selon son président, Michel Segain.
L’année 2018 a apporté son lot de bonnes nouvelles, avec l’annonce par le conseil de surveillance du Grand Port maritime du Havre d’un programme d’investissements pluriannuels de plus de 500 millions d’euros.
 
Oui, ce programme répond – enfin ! – à ce que nous réclamons depuis des années. Nous avions inscrit tous ces projets dans notre Plan stratégique à 2050 Seineport Europe : ce plan élaboré avec la Fédération des communautés portuaires de l’axe Seine (FCPAS), devenue Seineport Union en juillet dernier, avait été repris par la commission des investissements et le conseil de développement du Grand Port maritime du Havre, avec notamment la construction de deux nouveaux postes à quai sur Port 2000 et l’accès fluvial direct aux terminaux de Port 2000.
Ces infrastructures sont bien évidemment nécessaires pour que le port du Havre maintienne son activité mais les investissements dans les infrastructures ne suffisent pas : nous avons aussi besoin d’une vision, d’une stratégie maritime et portuaire pour la France. Et dans la foulée de l’annonce de ces investissements, il aurait été bon d’annoncer la politique maritime et portuaire du pays comme une nouvelle politique de l’axe Seine.
L’Umep est-elle consultée dans l’élaboration de cette stratégie qui avait été promise par le Premier ministre en novembre dernier ?
 
Nous avons déjà été audités pour les nombreux rapports déjà réalisés, depuis celui qui a été rendu en 2016 par la députée Valérie Fourneyron et le sénateur Charles Revet, puis pour celui qui a été remis au Premier ministre cette année par le préfet François Philizot, délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine. Tout a déjà été dit !
 
Qu’attendez-vous concrètement ?
 
On ne peut que constater aujourd’hui que les conteneurs et les flux de marchandises sont toujours de plus en plus concentrés vers les ports nord-européens. Et ce au risque des problèmes de sûreté et de sécurité qui peuvent menacer l’avitaillement de l’Europe. Alors, si nous n’avons pas de véritable politique maritime et portuaire, on pliera les gaules. Nous avons beaucoup à faire !
Et il faut faire vite. Arrêtons le flou artistique ! Nous ne cessons de le répéter et de le réclamer : une politique maritime et portuaire est nécessaire pour apporter de la cohérence et de la cohésion entre les ports nationaux et régionaux. Plus localement, il faut une gouvernance de l’axe Seine, avec la fusion totale des trois ports au sein d’une société d’économie mixte où sont représentés État, régions et acteurs privés comme les investisseurs et les organisateurs des flux. Soit un seul port, avec une seule gouvernance, et trois sites d’exploitation. Tout le monde attend la transformation, mais j’ai bon espoir.
 
Vous sentez-vous politiquement soutenus ?

 
Nous avons sollicité tous les acteurs politiques locaux, qui ont tous répondu présent, tous partis confondus. Tous, sénateurs, députés, nous ont écoutés et se sont faits les relais auprès des pouvoirs publics. Mais on se heurte à l’immobilisme parisien de services centralisés qui ne connaissent pas le terrain.

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