En 2011, selon le Bureau maritime international (BMI), aucun bateau défendu par des hommes armés n'a été capturé par les gangs de pirates somaliens qui écument l'océan Indien, parfois à des milliers de kilomètres de leurs ports d'attache. À 45 reprises au moins, selon le rapport sur la piraterie du BMI, des gardes privés ou des soldats (notamment français sur des bateaux de pêche partant des Seychelles) ont fait usage de leurs armes de gros calibre. Il a le plus souvent suffi de tirs de semonce, à quelques mètres de la proue des hors-bords pirates, pour leur faire abandonner la chasse.
Parfois, comme ce fut le cas le 2 novembre quand le navire «Lara Rickmers», pavillon libérien, a été attaqué au large de la Somalie, les échanges de tirs ont duré longtemps, les pirates approchant, reculant, revenant à l'assaut, tirant des roquettes avant de renoncer. Le lendemain, des fusiliers marins français embarqués à bord du thonier de Concarneau «Le Glénan» ont échangé des rafales d'armes automatiques avec des assaillants, qu'ils ont repoussés.
"Le nombre de navires employant des gardes privés de sécurité a augmenté en 2011", assure le BMI. "Pas étonnant" commente en marge du Forum international sur la prévention des risques maritimes (Marisk) de Nantes, le responsable sécurité d'une grande compagnie maritime, souhaitant garder l'anonymat. "Ils ont pour l'instant 100 % de réussite". "Ce sont en général d'anciens militaires, avec des fusils de francs-tireurs à longue portée et des armes semi-automatiques pour repousser les pirates dans les derniers deux cents mètres si cela ne suffit pas. Pirate somalien ou pas, vous tombez là-dessus, sur votre petit hors-bord, vous faites demi-tour et vite..."
Moins coûteux que les rançons
Pierre Martinez, de la société de conseil en sécurité Securymind, estime que, même si la location d'escortes armées est facturée très cher aux armateurs, "c'est quand même moins coûteux que de payer les rançons ou de transformer les navires en forteresses". "Les pirates sont pragmatiques : si cette cible s'avère dangereuse et bien protégée, ils se retirent et attendent le passage d'une autre", dit-il.
Faute d'une règlementation internationale, les pays agissent et décident en ordre dispersé. En Europe la Grande-Bretagne, après l'Espagne, le Danemark et la Norvège, a autorisé la présence à bord de mercenaires équipés d'armes de guerre. Chez les armateurs français, face à la montée des périls et à l'augmentation des rançons, la position a évolué. Alors qu'en septembre l'organisation Armateurs de France assurait que "le recours à des sociétés privées de sécurité, s’il est devenu inévitable pour nombre d’armateurs, ne saurait être considéré comme une solution", il est aujourd'hui admis. "Nous souhaitons en priorité pouvoir embarquer des soldats de la Marine nationale", explique Patrick Rondeau, expert en sûreté maritime d'Armateurs de France. "Mais s'ils ne sont pas disponibles ou si leur embarquement via certains ports pose trop de problèmes, ce que nous comprenons, nous souhaitons avoir accès à la protection privée".
La protection privée, c'est ce que propose Jean-Louis Léopold, directeur du département Sécurité maritime chez le poids lourd du secteur en France, Géos. "Il faut des équipes de quatre gardes minimum, car il faut durer et veiller 24 heures sur 24", dit-il. "Les pirates sont désormais aguerris, organisés. Ils vont s'en prendre aux navires les moins bien protégés. Et le jour où toutes leurs proies potentielles seront armées, ils iront chercher leurs otages à terre..."
Parfois, comme ce fut le cas le 2 novembre quand le navire «Lara Rickmers», pavillon libérien, a été attaqué au large de la Somalie, les échanges de tirs ont duré longtemps, les pirates approchant, reculant, revenant à l'assaut, tirant des roquettes avant de renoncer. Le lendemain, des fusiliers marins français embarqués à bord du thonier de Concarneau «Le Glénan» ont échangé des rafales d'armes automatiques avec des assaillants, qu'ils ont repoussés.
"Le nombre de navires employant des gardes privés de sécurité a augmenté en 2011", assure le BMI. "Pas étonnant" commente en marge du Forum international sur la prévention des risques maritimes (Marisk) de Nantes, le responsable sécurité d'une grande compagnie maritime, souhaitant garder l'anonymat. "Ils ont pour l'instant 100 % de réussite". "Ce sont en général d'anciens militaires, avec des fusils de francs-tireurs à longue portée et des armes semi-automatiques pour repousser les pirates dans les derniers deux cents mètres si cela ne suffit pas. Pirate somalien ou pas, vous tombez là-dessus, sur votre petit hors-bord, vous faites demi-tour et vite..."
Moins coûteux que les rançons
Pierre Martinez, de la société de conseil en sécurité Securymind, estime que, même si la location d'escortes armées est facturée très cher aux armateurs, "c'est quand même moins coûteux que de payer les rançons ou de transformer les navires en forteresses". "Les pirates sont pragmatiques : si cette cible s'avère dangereuse et bien protégée, ils se retirent et attendent le passage d'une autre", dit-il.
Faute d'une règlementation internationale, les pays agissent et décident en ordre dispersé. En Europe la Grande-Bretagne, après l'Espagne, le Danemark et la Norvège, a autorisé la présence à bord de mercenaires équipés d'armes de guerre. Chez les armateurs français, face à la montée des périls et à l'augmentation des rançons, la position a évolué. Alors qu'en septembre l'organisation Armateurs de France assurait que "le recours à des sociétés privées de sécurité, s’il est devenu inévitable pour nombre d’armateurs, ne saurait être considéré comme une solution", il est aujourd'hui admis. "Nous souhaitons en priorité pouvoir embarquer des soldats de la Marine nationale", explique Patrick Rondeau, expert en sûreté maritime d'Armateurs de France. "Mais s'ils ne sont pas disponibles ou si leur embarquement via certains ports pose trop de problèmes, ce que nous comprenons, nous souhaitons avoir accès à la protection privée".
La protection privée, c'est ce que propose Jean-Louis Léopold, directeur du département Sécurité maritime chez le poids lourd du secteur en France, Géos. "Il faut des équipes de quatre gardes minimum, car il faut durer et veiller 24 heures sur 24", dit-il. "Les pirates sont désormais aguerris, organisés. Ils vont s'en prendre aux navires les moins bien protégés. Et le jour où toutes leurs proies potentielles seront armées, ils iront chercher leurs otages à terre..."