Autoroutes : Manuel Valls veut une "remise à plat totale"

Le Premier ministre français, Manuel Valls, a dit mercredi 10 décembre souhaiter une "remise à plat totale" pour obtenir un "rééquilibrage" des relations entre sociétés autoroutières et l'État, et affirmé "qu'aucune solution ne doit être exclue". Manuel Valls, qui répondait à l'Assemblée nationale à une question du député (PS) Jean-Paul Chanteguet sur la possibilité de voir l'État "recouvrer sa pleine souveraineté sur le service public autoroutier", a aussi indiqué qu'il souhaitait voir les négociations en cours entre le gouvernement et les sociétés concessionnaires aboutir "avant la fin de l'année". "Vous l'avez dit, c'est un constat partagé d'ailleurs sur de nombreux bancs, la privatisation des autoroutes en 2006 par le gouvernement Villepin était une erreur. Elle a coûté cher au pays, ou plutôt elle a privé l'État de recettes et d'investissements qui aujourd'hui manquent", a affirmé Manuel Valls.
Le gouvernement négocie en ce moment avec les sociétés concessionnaires d'autoroutes un plan qui prévoit une prolongation de la durée de leurs contrats, en échange de 3 milliards d'euros d'investissement. Ces sociétés sont très critiquées, notamment depuis qu'un rapport de l'Autorité de la concurrence a relevé il y a deux mois une rentabilité de 20 % ou plus, sur fond de prix des péages augmentant plus vite que l'inflation depuis la privatisation. Les sociétés font valoir de leur côté que leur rentabilité est bien inférieure car elle doit se calculer sur l'ensemble de la durée de la concession et non d'année en année.
"L'Autorité de la concurrence et la Cour des comptes ont appelé à un rééquilibrage des relations entre les sociétés concessionnaires et l'État", a toutefois rappelé Manuel Valls mercredi 10 décembre. "Le gouvernement est déterminé à agir pour remédier à cette situation. Nos objectifs sont d'abord une meilleure régulation des péages, afin de mettre un terme aux surprofits des sociétés d'autoroutes, cela vaut notamment pour la hausse des tarifs prévue pour 2015", a-t-il ajouté. Les tarifs des autoroutes augmentent chaque année le 1er février. Une hausse de 0,57 % est prévue l'année prochaine. Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, aussi en charge des transports, a qualifié cette hausse, révélée fin novembre, d'"inadmissible" et assuré que l'autorisation ne serait pas accordée aux sociétés. Ces dernières insistent sur le fait qu'elles ne font que respecter les contrats les liant à l'État.
Sans clairement évoquer un rachat des concessions, que lui ont réclamé 152 députés socialistes dans une lettre envoyée mardi 9 décembre, Manuel Valls en a laissé planer la possibilité mercredi 10 décembre. "Je vous dis aujourd'hui qu'aucune solution ne doit être exclue, aucune, et que l'État est prêt à faire valoir les intérêts, les intérêts de la nation, les intérêts des Français, les intérêts liés à l'intérêt général même de notre pays. Aucune solution n'est écartée, et en tout cas il faut une remise à plat totale, parce qu'il en va précisément de l'intérêt de l'État", a-t-il lancé. "Les négociations avec les sociétés d'autoroutes ont été engagées sous l'égide de Ségolène Royal, du secrétaire d'État chargé des Transports, Alain Vidalies, et du ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, et je souhaite qu'elles aboutissent avant la fin de l'année", a encore dit le Premier ministre.

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