Autoroutes ferroviaires : subventionnées mais très loin des objectifs

Pour justifier les aides publiques allouées aux autoroutes ferroviaires dont l’équilibre financier est fragile, la Cour des comptes recommande la réalisation d’une évaluation socio-économique et environnementale.
Hasard du calendrier, au moment où l’autoroute ferroviaire VIIA Britanica Calais-Le Boulou reprend du service à raison d’une rotation quotidienne, la Cour des comptes a remis le 8 février une analyse sur cette technique combinée. Comparés aux objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement et l’Engagement pour le fret ferroviaire, soit 500.000 camions d’ici 2020 assortis d’une économie de 450.000 tonnes de CO2 par an, les trafics actuels sont très éloignés. Ensemble, les deux services en exploitation entre Aiton-Orbassano (Alpine), depuis 2003, et Le Boulou-Bettembourg, depuis 2007, consolident 70.000 unités par an. "Les autoroutes ferroviaires ne représentent que 4 % du volume du fret ferroviaire en France", souligne la Cour. Sur les axes concernés, elles captent 2 %  du trafic poids lourds traversant les Alpes du Nord et 6 % sur le corridor Nord-Sud. Avec 30.000 véhicules par an, "l’autoroute Alpine subventionnée à hauteur de 53 % jusqu’en 2018 ne parvient à monter en puissance". Face à ce constat, la juridiction financière recommande d’avancer sa mise en concession.

213 millions d’euros publics investis

Non subventionnée, l’autoroute ferroviaire Le Boulou-Bettembourg a de son côté atteint "un fragile équilibre économique" avec un flux de 40.000 véhicules par an. Après l’abandon du service Atlantique entre le Pays basque et le Nord de la France où, "sur les 70 millions d’euros de crédits publics engagés, une quarantaine l’ont été en pure perte", la Cour s’interroge du coup sur le devenir de cette technique combinée. À ses yeux, elle est confrontée "au dynamisme de la concurrence de la route, à un réseau ferré français peu propice et à l’absence d’incitations fortes des transporteurs comme en Suisse". Selon ses calculs, toutes aides confondues, elle estime à 213 millions d’euros les crédits publics alloués pour soutenir son développement depuis 2010. Pour éclairer son jugement, une évaluation socio-économique et environnementale est recommandée, en prenant le service Le Boulou-Bettembourg pour pilote.

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