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Selon l'enquête de la SNCF suite au déraillement de Brétigny-sur-Orge, un boulon manquait sur l'éclisse. "L'enquête montrera si les règles de maintenance sont imprécises et méritent d'être complétées si leur application a été défectueuse", a déclaré lundi 23 septembre le président de la SNCF, Guillaume Pepy. D'après le document de seize pages, que la SNCF a diffusé, il apparaît "très probable" aux enquêteurs internes au groupe que l'absence d'un des quatre boulons maintenant l'éclisse, dont le retournement a provoqué la catastrophe, soit "sensiblement antérieure au déraillement".
"Dans l'attente des expertises métallurgiques"
Les analyses métallurgiques qui doivent être réalisées dans le cadre de l'information judiciaire ouverte à Évry devront "préciser la consistance du scénario de désassemblage et sa chronologie, ainsi que le processus qui a conduit au retournement de l'éclisse". "Trou 3 : boulon et écrou non présents, trou de l'âme du cœur oxydé. Les enquêteurs privilégient une absence antérieure de ce boulon depuis une date que les expertises métallurgiques devront pouvoir préciser", notent les enquêteurs de la SNCF. Le quatrième boulon, "bien en place, a servi de pivot dans la rotation de l'éclisse", précise encore ce rapport. Un examen visuel de cette pièce, opération qui a lieu tous les quinze jours, avait eu lieu le 4 juillet, soit huit jours avant l'accident, mais n'avait rien relevé d'anormal.
"Je ne peux pas faire l'enquête à la place de la justice. Il est clair que c'est un point central de l'instruction judiciaire. Notre obsession avec les 50.000 cheminots est de garantir à tout moment la sécurité du réseau", a souligné Guillaume Pepy. "Il faut regarder avec précision ce que prévoient les règles. Elles sont examinées par les magistrats instructeurs en charge de l'enquête judiciaire. Il est clair que si des référentiels de maintenance s'avéraient défectueux au terme de cette enquête, nous les modifierions immédiatement", a pour sa part indiqué Jacques Rapoport, président de RFF. "Nous n'avons donc pas connaissance des déclarations qu'ont pu faire nos salariés aux enquêteurs. Nous ne voulons pas nous défausser sur nos salariés. Nous n'avons jamais dit qu'il s'agissait d'une faute individuelle", a ajouté Guillaume Pepy.
Publication du rapport sur internet
La SNCF a indiqué avoir publié lundi ce rapport sur son site internet. Sept personnes sont mortes et plusieurs dizaines d'autres ont été blessées dans le déraillement du train Téoz 3657 reliant Paris à Limoges, le 12 juillet en gare de Brétigny.