Brexit : test grandeur nature sur le port du Havre

Brittany Ferries a réalisé avec les douanes, le 10 octobre sur le port du Havre, un test grandeur nature de la "frontière intelligente" mise en place dans la perspective d’un Brexit sans accord. Objectif : assurer la fluidité du passage des marchandises.
Après les ports de Caen-Ouistreham et Roscoff et avant ceux de Cherbourg et Saint-Malo, c’est au Havre que la compagnie maritime Brittany Ferries a voulu vérifier en conditions réelles le nouveau dispositif de contrôle des marchandises en provenance du Royaume-Uni. Cette "marche à blanc" effectuée sur le terminal de Grande-Bretagne, où le ferry "Étretat" effectue un aller-retour quotidien entre Le Havre et Portsmouth, est un test grandeur nature de la "frontière intelligente" mise en place par la douane dans la perspective de la fin du libre-échange et du rétablissement des formalités douanières aux frontières, à partir du 31 octobre.

Maintenir les temps d'escale

"Il est évident qu’un opérateur de transport maritime ne peut pas imaginer rallonger le temps d’escale du navire pour attendre le chargement des garages", a rappelé Jean-Marc Roué, président de la compagnie bretonne.
Pour assurer la fluidité du passage des marchandises, la douane a imaginé la "frontière intelligente qui repose sur trois principes", a expliqué Laurence Coredo, adjointe au directeur interrégional des Douanes de Normandie.

Il s’agit d’abord d’anticiper les formalités douanières : les déclarations en douane sont effectuées et validées avant que la marchandise à l'import ne touche le territoire français, durant les quelque six heures de traversée du navire, ce qui permet aussi de réaliser les ciblages en amont. Le système inclut une phase d'identification de l’immatriculation du camion et de la marchandise qu’il transporte. Enfin, le troisième principe est l'automatisation de la procédure douanière permise par le système informatisé qui traite les formalités. Le nouveau logiciel SI Brexit fait communiquer entre eux les systèmes de la douane et de la compagnie maritime.

1,5 million d'euros d'investissement

Une quarantaine de camions ont débarqué ce 10 octobre. Les chauffeurs ont été informés par SMS et via les écrans installés à bord du ferry du cheminement à emprunter au Havre : la majorité d'entre eux a suivi la file verte, n’ayant pas de contrôle de marchandise à effectuer, d’autres la file orange pour les contrôles de documents. L’un d'entre eux a été dirigé vers le service de contrôles vétérinaires et phyto-sanitaires, situé à 11 kilomètres du terminal. Les douaniers ont aussi inspecté le chargement d'un poids lourd immatriculé en Suède, pour un contrôle physique aléatoire.
Bilan satisfaisant, ce 10 octobre. Pas de bug informatique, pas de file d’attente. "Nous nous sommes collectivement préparés pour le Brexit", a rappelé Baptiste Maurand, directeur général du port du Havre. Le Grand Port maritime a investi 1,5 million d’euros sur le terminal afin d'optimiser les flux de véhicules et assure qu'il sera possible d'y "réaliser en deux heures une embarque et une débarque en simultané". La douane a recruté treize agents supplémentaires. "Vaste et bien adapté, le terminal du Havre est plus une solution qu’un problème", a commenté Jean-Marc Roué. Le trafic transmanche y représente environ 35.000 poids lourds et 150.000 passagers par an.
 

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