Bruxelles et Rome cherchent des "solutions viables" pour Alitalia

L'Italie cherche avec la Commission européenne les moyens de relancer le projet Alitalia. Le plan de redressement initial de la compagnie a pris du plomb dans l'aile dans une conjoncture historiquement mauvaise.
Bruxelles et le nouveau gouvernement italien dirigé par Mario Draghi "sont convenus de travailler ensemble de manière constructive pour trouver des solutions viables" pour Alitalia, en grande difficulté financière, a annoncé une porte-parole de la Commission européenne.
La vice-présidente de la Commission en charge de la Concurrence Margrethe Vestager a tenu une visioconférence avec le ministre de l'Économie Daniele Franco, le ministre du Développement économique Giancarlo Giorgetti et le ministre des Transports Enrico Giovannini, avec à l'ordre du jour l'épineuse question des aides publiques. Des discussions techniques seront entamées la semaine prochaine "pour évaluer en détail les solutions possibles afin que le nouveau transporteur aérien voie le jour le plus rapidement possible", a indiqué le gouvernement italien, évoquant un "entretien positif".

Ambitions revues à la baisse

Les comptes d'Alitalia sont dans le rouge depuis des années et la compagnie a dû être placée sous tutelle de l'administration publique en 2017. Depuis cette date, l’État a cherché en vain des repreneurs. "Alitalia ne paie plus ses fournisseurs depuis des mois, c'est assez tragique", a commenté Andrea Giuricin, professeur d'économie des transports à l'université Bicocca de Milan.
Selon ses calculs, Alitalia a cumulé des pertes de 11,4 milliards d'euros entre 2000 et 2020. L'ancien gouvernement dirigé par Giuseppe Conte avait créé une nouvelle entreprise publique pour sauver Alitalia, dans laquelle il comptait injecter 3 milliards d'euros. Cette compagnie, baptisée Ita, devait disposer d'une flotte de quelque 90 appareils contre 113 à l'époque, avait expliqué alors le gouvernement.
Selon la presse italienne, les ambitions de ce plan ont été cependant nettement revues à la baisse. Il est désormais question d'une flotte réduite à environ 45 appareils et d'effectifs ramenés aux alentours de 4.500 salariés pour le secteur de l'aviation. La maintenance et les services au sol pourraient être mis en vente, selon ces projets. Au total, la compagnie comptait 11.400 employés fin 2019. Des plans qui préoccupent au plus haut point les syndicats du secteur.
"Une Alitalia découpée en morceaux et appauvrie, avec moins de la moitié des avions disponibles, comment peut-elle être compétitive sur le marché le plus rentable, celui du long-courrier ?", a ainsi dénoncé Salvatore Pellecchia, secrétaire général du syndicat Fit-Cisl. "Au moins une centaine d'avions sont nécessaires, dont 30 long-courriers, pour être compétitifs", a-t-il déclaré.
Alors que la presse italienne a spéculé sur une entrée de Lufthansa au capital de la future Alitalia, le groupe allemand semble opter plutôt pour un simple partenariat commercial.

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