Bruxelles propose de créer une autorité européenne du Travail en 2019

La Commission européenne a proposé mardi 13 mars la création en 2019 d'une autorité européenne du Travail destinée notamment à soutenir la coopération entre les agences nationales pour lutter contre certains abus favorisant le dumping social. Elle "n'est pas destinée à se substituer aux autorités nationales mais elle renforcera la coopération et la coordination entre ces dernières", a promis mardi au Parlement européen à Strasbourg le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Avec ces propositions, l'exécutif européen compte faciliter la mobilité des citoyens dans l'UE et s'assurer qu'elle est encadrée par des règles justes et respectées, alors que de nombreux pays de l'Ouest de l'Europe, notamment la France, pointent du doigt ceux de l'Est pour les abus et les fraudes commises par certaines de leurs entreprises. En dix ans, le nombre d'Européens travaillant dans un autre pays membre que le sien a doublé. "Il est absurde qu'il y ait une autorité bancaire qui veille à ce que les normes bancaires soient respectées (dans l'UE) mais qu'il n'y ait pas d'autorité commune du marché de l'emploi assurant la justice sur le marché intérieur", avait déclaré Jean-Claude Juncker, en lançant l'idée de la création de cette autorité, le 13 septembre 2017, dans un discours à Strasbourg sur l'état de l'Union. Dotée d'un budget annuel d'environ 50 millions d'euros, cette autorité devrait employer environ 140 personnes. Les 28 États membres doivent encore approuver cette proposition et se pencher sur la question de sa localisation, qui n'a pas encore été tranchée. "Dans un premier temps, le travail préparatoire sera fait à partir de Bruxelles", a déclaré un porte-parole de la Commission. Cette autorité aura premièrement une fonction d'information aussi bien pour les citoyens que pour les entreprises sur les différentes opportunités d'emplois, de places en apprentissage, ainsi que sur les droits et les obligations pour travailler dans un autre pays de l'UE. Deuxièmement, pour lutter contre les abus, elle aidera à améliorer les échanges d'information entre les autorités nationales, apportant également son soutien lors d'inspections conjointes dans des entreprises soupçonnées d'abus au détachement des travailleurs. L'objectif - non avoué - de cette autorité est de pousser davantage certains pays de l'Est qui rechignent à coopérer sur certains types de dossiers. Troisièmement, elle proposera une médiation en cas de litige transfrontalier, notamment dans le cas de restructuration d'une entreprise impliquant plusieurs États membres de l'Union.

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