CGG creuse encore plus ses pertes, son avenir reste flou

Le parapétrolier en grandes difficultés financières CGG a doublé sa perte nette au deuxième trimestre, malgré des ventes en hausse, mais a maintenu ses objectifs annuels alors qu'il se bat pour éviter la faillite.
Entre avril et juin, le spécialiste des études géophysiques pour l'industrie pétrolière CGG a accusé une perte nette de 169,7 millions de dollars, contre 79,2 millions de dollars à la même période un an auparavant. Il a également prévenu vendredi 28 juillet qu'il ne disposait pas d'assez de liquidités pour financer ses opérations prévues jusqu'en juin 2018, évoquant "des incertitudes significatives" pouvant soulever "un doute important sur sa capacité à poursuivre ses activités". Concrètement, "la liquidité du groupe à fin juin 2017 s'élevant à 315 millions de dollars ne permet pas de financer toutes les opérations du groupe au moins jusqu'au 30 juin 2018", a-t-il affirmé.
Son avenir est désormais suspendu à un plan de restructuration financière proposé aux créanciers et aux actionnaires, qui comprend notamment une levée de 500 millions de dollars au début de l'année 2018. S'il est mis en œuvre, "la liquidité du groupe serait suffisante" pour assurer ces financements. "Nous menons la mise en œuvre de notre restructuration financière avec vigueur, avec détermination et surtout aussi vite que possible pour réduire au maximum cette période d'incertitude", a assuré le directeur général de CGG, Jean-Georges Malcor.
Le groupe avait annoncé mi-juin le lancement d'un plan de restructuration qui inclut l'ouverture d'une procédure de sauvegarde en France. Il était parvenu quelques jours plus tôt à un accord avec ses principaux créanciers, essentiellement des hedge funds (fonds avec effet de levier). Cet accord prévoit notamment la conversion en actions de sa dette non sécurisée et une levée pouvant aller jusqu'à 500 millions de dollars (une augmentation de capital de 125 millions de dollars et un nouveau financement de 375 millions de dollars de la part de certains d'entre eux).
Le plan était soumis ce vendredi 28 juillet au vote des comités de crédit en France. Mais un groupe de créanciers, représentant plus de 20 % des obligations convertibles du parapétrolier, a fait savoir la semaine précédente qu'il voterait contre, invoquant une "différence de traitement" entre catégories de prêteurs. Les principaux acteurs du dossier sont désormais tenus en haleine jusqu'à fin octobre, lors de l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires, une échéance capitale car la direction de CGG va devoir convaincre de l'équilibre de son plan.

"Notre vision reste inchangée"

"Nous aurons besoin d'un vote positif pour finaliser notre restructuration financière", a insisté Jean-Georges Malcor. La mise en place de ce plan se traduirait par une réduction de plus de 2 milliards de dollars de la dette nette, a précisé le directeur général.
Le groupe subit de plein fouet la pression des compagnies pétrolières et gazières - ses principaux clients -, elles-mêmes obligées de tailler dans leurs dépenses face à la dégringolade des cours du pétrole depuis la mi-2014. Résultat, il accumule les pertes, qui ont dépassé le milliard de dollars en 2014 et 2015, avant d'être ramenées à un peu plus de 500 millions de dollars l'an dernier, fruit d'un plan de transformation radical.
Au deuxième trimestre, sa dette nette s'est encore creusée à 2,5 milliards de dollars, contre 2,2 milliards de dollars auparavant. Le groupe peut toutefois trouver consolation dans un chiffre d'affaires en hausse de 20,5 %, à 349,8 millions de dollars, supérieur au consensus de Bloomberg (240,9 millions de dollars). Il a profité des ventes multi-clients de sa division "géologie, géophysique et réservoir" (GGR), dédiée au traitement et à la gestion des données sismiques, ainsi que de l'acquisition de données contractuelles.
Quant à la perte opérationnelle, elle a été divisée par sept, passant de 22,4 millions de dollars à 3,5 millions de dollars. Pour la fin de l'année 2017, "notre vision reste inchangée", a encore fait savoir Jean-Georges Melcor, le groupe maintenant "un résultat d'exploitation 2017 en ligne avec celui de 2016". À la Bourse de Paris vendredi 28 juillet, le titre perdait 1,52 % à 3,88 euros, dans un marché en baisse de 1,34 %.

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