CMA CGM : nouveau trimestre de "consolidation de la structure financière"

Le troisième trimestre de l'année s'est montré une nouvelle fois très positif pour le groupe CMA CGM. Mais les premiers signes de la baisse de la demande et de la normalisation des taux de fret par rapport au second trimestre l'incitent à la vigilance pour les trois derniers mois de l'année.
Pour le groupe CMA CGM, le troisième trimestre de l'année s'est soldé sur un chiffre d'affaires frôlant les 20 milliards de dollars, en hausse de 30 % par rapport à la même période de 2021.
Son Ebitda a marqué une progression de 28,8 %, à 9,15 milliards de dollars. Quant au résultat net, il s'est élevé à 7 milliards, soit 1,4 milliard de plus que l'an dernier, au cours de la même période.

Selon le groupe marseillais, la période lui a donc permis de "renforcer sa structure financière". Il a d'ailleurs réduit une nouvelle fois son endettement. Après avoir été revu à la baisse de 5,3 milliards de dollars par rapport à juin 2022, celui-ci s'est chiffré à 78 millions USD au 30 septembre.

Le transport maritime, activité phare de CMA CGM, a atteint 15,7 milliards de dollars au troisième trimestre, en hausse de 25,2 % par rapport à la même période de 2021. Quant à son Ebitda, il s'est établi à 8,65 milliards, en baisse toutefois de 5 % par rapport au second trimestre de l'année mais demeurant en hausse de 27,2 % comparé au troisième trimestre de 2021.

Un volume transporté supérieur de plus de 4 %

Pendant les trois mois sous revue, le groupe a transporté un volume de 5,7 millions d'EVP, soit 4,1 % de plus en un an. Il estime avoir bénéficié pendant la période d'un revenu moyen de 2.771 USD par EVP.

Une évolution qui, selon la compagnie française, " illustre une normalisation des taux de fret" et "reflète la baisse des taux spot initiée au second trimestre". Celle-ci s'est poursuivie de juillet à septembre.

Pour Rodolphe Saadé, son PDG, "la  baisse de la demande conduit à une normalisation des échanges économiques internationaux et à une baisse significative des taux de fret". Le groupe a intégré au cours du troisième trimestre le "CMA CGM Galapagos" et le "CMA CGM Greenland", deux nouveaux porte-conteneurs dual fuel de type "e-methane ready", d'une capacité de 15.000 EVP battant pavillon français.

Gefco venu renforcer le pôle logistique

Dans la logistique, le groupe français a enregistré au troisième trimestre un chiffre d'affaires de 4,34 milliards de dollars, en hausse de 51,3 % par rapport à la même période de 2021. Son Ebitda a connu une progression de 33,1 %. À 359 millions de dollars, CMA CGM estime avoir bénéficié pendant la période du "redressement de la logistique contractuelle".

L'été a permis à CMA CGM de franchir un nouveau pas dans la logistique avec l'acquisition du commissionnaire de transport Gefco. L'arrivée au sein du groupe de ce spécialiste de la logistique automobile renforce ainsi, selon lui, la stratégie de sa filiale Ceva Logistics.

Autre segment d'activité dans lequel la compagnie marseillaise a continué à investir, les terminaux portuaires. Elle a dit avoir renforcé au troisième trimestre sa présence dans ce secteur en remportant l’appel d’offres pour la privatisation du terminal indien de Nhava Sheva, aux côtés de son partenaire JM Baxi.

Une concession  signée le 29 juillet a permis, selon le groupe, de "développer (son) activité sur la côte Ouest de l'Inde tout en modernisant et en développant un terminal à conteneurs de 700 mètres de longueur de quai  dans le port Jawaharlal Nehru". Le troisième transporteur maritime mondial est aujourd'hui impliqué dans cinquante terminaux portuaires dans trente-trois pays.

Dans l'aérien, sa filiale CMA CGM Air Cargo a poursuivi au cours du trimestre écoulé son développement en lançant une liaison Paris-Hong Kong. En outre, le groupe a acquis deux Boeing 777 Freighters. L'intégration de ces nouveaux appareils lui a permis de porter sa flotte à six appareils. CMA CGM Air Cargo devrait en compter douze à l'horizon 2026.

En matière de perspectives, le groupe prévoit "une accélération de la normalisation des taux de fret" au quatrième trimestre. Un phénomène qui devrait engendrer une baisse de sa profitabilité. S'il reste confiant sur sa solidité financière, il se déclare particulièrement attentif à "l’évolution de la situation géopolitique actuelle (…) pour aborder cette conjoncture".

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