Christian Orvöen a récemment pris ses fonctions à la direction régionale de CNR à Vienne. Il succède à Cécile Magherini et semble avoir très vite pris le virus du fleuve. Cette direction s’étire sur une centaine de kilomètres, entre Lyon et Tain-L’Hermitage-Tournon, en passant par le Rhône, l’Isère, la Loire, la Drôme et l’Ardèche. Elle emploie près de 200 personnes. Le budget maintenance de ce district est de l’ordre de 15 millions d’euros par an. Parmi les faits marquants de l’an dernier, on notera la revue décennale de sûreté de l’aménagement hydroélectrique de Saint-Vallier avec la Dreal, sorte d’état des lieux des parties visibles et invisibles de l’ouvrage. Cette année, c’est au tour, d’une part, de Vaugris et, d’autre part, de l’écluse de Gervans de faire l’objet d’un examen approfondi avec, pour le premier ouvrage, la rénovation de l’alternateur du groupe 3 et, pour le second, des travaux sur la porte Aval de 64 tonnes et 18 mètres de haut. Une grue de 700 tonnes est utilisée pour manipuler cette porte. Les travaux sont effectués en contrariant au minimum la navigation sur le Rhône.
"Nous acceptons les caprices du fleuve, plus difficilement la baisse des prix"
La direction de Vienne a procédé à 29.093 éclusages réalisés chacun en environ 13 minutes dont 4.839 éclusages de nuit et seulement 6 ont duré plus d’une heure. Dix opérations de dragage ont eu lieu pour maintenir le chenal navigable.
En 2015, CNR a produit 14,4 TWh au total issues de son mix hydraulique, éolien et photovoltaïque (3.453 MW de puissance installée), une production en baisse par rapport à 2014 du fait de conditions climatiques défavorables mais équivalente à la moyenne des dix années précédentes (14,3 TWh). Les quatre aménagements hydroélectriques de la direction de Vienne (Pierre-Bénite, Vaugris, Péage-de-Roussillon et Saint-Vallier) ont généré 2.023 Gwh, soit 14 % de la production totale.
La production électrique sur le Rhône a baissé en 2015 et le prix de vente sur les marchés de gros également. Jusqu’en 2008-2009, les prix filaient à la hausse avant d’être divisés par trois. "Nous sommes sur un marché d’offre et de demande. Depuis 2008, les diverses crises ainsi que la poussée des énergies renouvelables qui ont ajouté des volumes alors que la consommation a stagné, voire régressé, conduisent à une offre supérieure à la demande donc à une baisse des prix", explique Thierry Saegeman, directeur général, qui poursuit : "Nous acceptons les caprices du Rhône mais il nous est plus difficile d’accepter la baisse des prix". Il estime que les prix vont rester un temps certain relativement bas. "Alors, il ne faut surtout pas rater certains virages comme celui des énergies renouvelables, mieux rémunérées grâce aux subventions et dans la ligne des dispositions relatives à la transition énergétique. CNR poursuit son développement zéro émission et veut multiplier par trois sa puissance en éolien et en photovoltaïque", a renchéri Elisabeth Ayrault, PDG de CNR. "Il faut savoir gérer les périodes plus plates. Quand les prix baissent, notre chiffre d’affaires baisse mais, sans jamais toucher à la sécurité et à la sûreté et en poursuivant notre accompagnement des territoires, nous devons faire mieux avec ce que nous avons. Nous n’avons aucune raison d’arrêter nos Missions d’intérêt général. Si nous avons moins de richesses, nous en distribuerons moins car, pour distribuer de l’argent, il faut d’abord en gagner", a fermement martelé Elisabeth Ayrault. "Une évidence dont certains devraient largement s’inspirer. Nous évoluons au sein d’une entreprise qui mise sur le long terme. Nous allons accentuer nos investissements dans les énergies renouvelables".
La compagnie a réalisé 1.097 millions d'euros de chiffre d’affaires et 117 millions de résultat net en 2015 contre respectivement 1.158 et 139 millions d’euros en 2014.