CNR : les dérèglements climatiques obligent à gérer l’incertitude !

À l’heure où sévissent des inondations parfois dramatiques, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) a choisi, en guise de vœux, d’être à contre-courant, en évoquant… la sécheresse ! Un film, axé sur les dérèglements climatiques, a permis à Élisabeth Ayrault, PDG de la CNR, de provoquer la réflexion sur la "gestion de l’incertitude" !
Il fait de plus en plus chaud, de plus en plus sec, les débits d’eau sont en baisse et certains prévisionnistes évoquent des baisses très importantes de débits des eaux dans juste quelques dizaines d’années. Il y a de moins en moins de neige et de plus en plus de pluie. L’eau ne tombe pas où il le faudrait ni quand il le faudrait. L’augmentation de l’évaporation fait baisser les ressources en eau. Et bien sûr, tous ces phénomènes n’épargnent pas notre pays et la région du fleuve Rhône.
"Il ne faut pas vouloir tous les ans les mêmes débits à tout prix. Il faut faire des choix, éviter les gaspillages, développer des alternatives comme le fait la CNR avec le solaire et l’éolien", observe Élisabeth Ayrault qui estime qu’en ces domaines, on pourrait créer des filières industrielles avec des produits exportables. "L’eau reste onze ans dans le lac Léman avant d’arriver à Lyon et ce n’est pas parce que les fleuves débordent que les nappes phréatiques sont à un haut niveau. Leur niveau reste bas". Dès ce mois de janvier, le Rhône était à son niveau d’étiage. Ces trois dernières années ont été particulièrement chaudes. Depuis début décembre, trois crues se sont succédé mobilisant les équipes de la CNR. Elles handicapent une batellerie et une agriculture fragiles. Des experts estiment qu’il y a 40 % d’eau en moins dans le Rhône qu’en 2013.

"Nous avions l’habitude de travailler sur une base de conditions climatiques raisonnables"

"Cela est préoccupant et cela impacte notre chiffre d’affaires car nous turbinons moins. Notre chiffre d’affaires a baissé de 150 millions d’euros. Nous devons baisser les frais généraux, atténuer certains partenariats, mais nous ne toucherons jamais à notre mission de sûreté des ouvrages ni à l’accompagnement des territoires". Malgré une baisse de chiffre d’affaires et des résultats, la compagnie enregistre pourtant 6,8 % de résultat net !  
"Nous avions l’habitude de travailler sur une base de conditions climatiques raisonnables. Tout cela est en train de changer".
80 % de la pollution des océans proviennent des vingt plus grands fleuves du monde. "Nous devons nous occuper de nos fleuves. C’est un impératif", relève avec vigueur Élisabeth Ayrault. Et la CNR, qui gère le fleuve Rhône de façon intégrée, un fait pas si fréquent, peut accompagner les fleuves dans de meilleures pratiques, notamment à travers "Initiatives pour l’avenir des grands fleuves" devenue association d’intérêt général en 2017.
Enfin, afin de faire taire toutes rumeurs déplaisantes, devant un parterre de plusieurs centaines de personnes, Élisabeth Ayrault a bien martelé son désir de reconduction à la tête de la CNR en juillet prochain. "Je n’abandonnerai pas le poste !" Ainsi, très probablement réélue, elle pourra poursuivre ses efforts sur le dossier de la très espérée prolongation de la concession du Rhône…

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