Caen-Ouistreham : inquiétudes en cas de Brexit dur

Fin août, le port de commerce de Caen-Ouistreham, propriété de Ports Normands Associés (PNA), enregistrait une progression de 5,5 % de son trafic global à 2,2 millions de tonnes. Mais sur fond d’inquiétudes nourries par la perspective d’un Brexit dur qui affecterait les échanges transmanche.
Après huit mois en 2018, Britanny Ferries qui exploite la liaison Ouistreham-Portsmouth, sa ligne phare depuis trente-deux ans, pouvait se féliciter de scores plus que corrects : + 1,9 % pour le transport de passagers (environ 680.000) mais un recul de 5,2 % sur le fret à 1,7 million de tonnes qui avaient plutôt progressé l’an dernier. "L’environnement économique n’est pas rassurant avec le cumul des effets psychologiques liés au Brexit et de la pression migratoire sur la commune et sur les terminaux, ce qui perturbe les transporteurs. Cela contribue à instaurer une ambiance peu propice aux échanges commerciaux", commente-t-on à la CCI Caen-Normandie, concessionnaire du port. Ces inquiétudes se doublent de l’exclusion actuelle des ports français des corridors européens définis par Bruxelles pour desservir l’Irlande. "Si ces choix étaient confirmés, l’impact sur notre trafic serait une baisse de 15 %, impactant notamment les importations en matière agroalimentaire", redoute-t-on à la CCI. En attendant, PNA comme la CCI travaillent sur l’estimation en termes de coûts sur les travaux à réaliser en cas de durcissement du Brexit, d’autant que les précisions gouvernementales tardent à venir. Le rétablissement d’une frontière se traduirait en effet par la (re)création de postes de contrôles sanitaires, avec des pertes d’espaces passant par des démolitions et des acquisitions foncières, soit une addition lourde, pour l’heure estimée aux alentours de 10 millions d’euros.

+ 152 % au terminal de Blainville

Du côté des bassins intérieurs du port amont, les résultats sont plutôt encourageants. Fin août, 332.000 tonnes de céréales avaient quitté le terminal de Blainville, soit une augmentation de 152 %, peu significative après la campagne catastrophique de 2016-2017. Les cargaisons sont de plus en plus importantes et le seront davantage encore après les travaux d’embectage de l’écluse principale qui commencent à l’automne. Un record (105.000 tonnes) a été établi en février et on pourrait en fin d’année se rapprocher d’un record, même si la dernière moisson s’est révélée plus faible en volumes (environ - 15 %) mais excellente en qualité. Par ailleurs, les trafics tournant autour de la cimenterie Calcia de Ranville, désormais opérée par Sogena, restent dynamiques avec 25.000 tonnes de coke de pétrole et 12.000 tonnes de laitiers importées fin août, et même une entrée "spot" de clinkers de 8.000 tonnes.

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