
© Éric Houri
Confrontée à des risques de turbulences sociales, la compagnie Brittany Ferries a sauvé les meubles au terme des huit premiers mois de l’année sur sa liaison phare entre Ouistreham et Portsmouth. Ses ferries ont transporté 717.000 passagers (+ 2,6 %) et près de 72.000 camions (- 1,6 %). Au total, une redistribution des services au détriment de Cherbourg, entre les deux ports gérés par PNA (Ports Normands Associés), masque un peu une baisse marquée des échanges transmanche. Courant octobre, l’autorité portuaire pilotée par le Conseil régional de Basse-Normandie, et la CCIT de Caen, concessionnaire des équipements portuaires, inaugureront une extension du terminal transmanche, doublée d’une rénovation complète des superstructures. L’investissement cumulé a été lourd, de l’ordre de 25 millions d’euros.
"Projet de navettes conteneurisées entre Le Havre et Calix"
Du côté des bassins intérieurs, on fait davantage grise mine. Après huit mois, les trafics cumulés n’atteignent pas 400.000 tonnes, en recul de plus de 25 %. Si les exportations de ferrailles vers la péninsule Ibérique (+ 9,4 %) et les importations de bois du Nord (+ 5,1%) tirent encore leur épingle du jeu, d’autres poids lourds historiques sont davantage en souffrance. C’est le cas des entrées de bois exotiques en provenance du Brésil comme d’Afrique de l’Ouest. Parmi les explications figure l’incapacité du port bas-normand à accueillir la nouvelle génération des navires de l’armement BOCS qui livrent désormais à Montoir ou La Pallice. "Pour compenser, nous avons initié cet été un service avec Safmarine pour remonter d’Afrique des grumes ou bois débités. Une seconde escale est programmée en octobre", indique Antoine de Gouville, directeur des installations portuaires. Côté céréales, la montée des cours et la qualité des grains fraîchement récoltés laissent augurer d’un second semestre à l’exportation bien meilleur que le précédent. Sans atteindre le record de 2010 (456.000 tonnes), la coopérative Agrial espère s’en rapprocher alors que, fin août, les sorties de graines dépassaient à peine 200.000 tonnes à moins 20 %.
Un parc éolien offshore à Courseulles
Pour redonner des couleurs à l’activité portuaire, PNA conserve deux fers au feu qui nécessiteront chacun des investissements et devront donc être phasés et arbitrés politiquement. D’abord, la relance du projet de navettes conteneurisées entre Le Havre et le terminal de Calix, stoppé net par un arrêté préfectoral de janvier dernier sous la pression de riverains. "Pas question de renoncer et de rester sur un échec d’ordre administratif. Nous annoncerons prochainement un nouveau scénario", confie-t-on au Conseil régional. Par ailleurs, Ouistreham a été choisi par le consortium EDF/Alstom pour être la base de maintenance pour l’exploitation du futur parc éolien offshore de Courseulles, ce qui nécessitera une réorganisation de l’avant-port.