Canal Seine-Nord : la polémique enfle au Havre

Alors que la France a déposé, le 26 février, avec la Flandre et la Wallonie une demande de subvention auprès de la commission européenne pour la liaison Seine-Escaut, les critiques du projet se succèdent sur la place portuaire du Havre, venues des professionnels comme des politiques.
Difficile de trouver sur la place portuaire havraise une voix favorable à la liaison Seine-Escaut. Citer ce projet de 106 km de canal creusés entre Compiègne et Douai suscite de façon unanime inquiétude et colère. Pour le Syndicat des transitaires du Havre (STH), il est «une aberration». Son président, Jean-Louis Le Yondre, estime que cette connexion favorise les ports du Nord comme portes d’entrée de l’Europe «au détriment de l’axe Seine qui est la voie royale pour desservir Paris et l’Ile-de-France». Même écho du côté des manutentionnaires : la connexion de la région parisienne aux ports flamands et néerlandais est «une réelle menace pour Le Havre, tant que Port 2000 n’est pas relié à la Seine ni donc à Paris», commente Christian de Tinguy, président du Groupement des employeurs de main-d'œuvre (Gemo) du port du Havre, aux commandes également de l’Union nationale des industries de la manutention (Unim).

L’accès direct à Port 2000, une priorité

Une crainte se fait jour au port du Havre : celle de voir le coût du canal, à hauteur d’environ 5 milliards d’euros, «geler toute possibilité de financer d’autres projets d’infrastructures». Or, c’est justement cet accès fluvial direct, de la Seine au port à conteneurs (Port 2000), «une priorité» selon Christian de Tinguy, qui serait «la meilleure solution pour répondre à la massification qui exige d’éviter au maximum les ruptures de charge». La réalisation d’une écluse fluviale a été évaluée à quelque 200 millions d’euros.
Une autre solution a aussi été envisagée : la création d’une chatière dans la digue Sud du port, donnerait à tout type de navire fluvio-maritime l’accès permanent aux terminaux, par tout temps. Coût estimé : 100 millions d'euros. Pour financer les études sur cet accès fluvial, Haropa (ports du Havre-Rouen-Paris) a candidaté à l’appel à proposition, au titre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE). Or, pendant que sont difficilement échafaudés ces projets, la plus grande écluse fluvio-maritime au monde devrait être inaugurée en 2016 dans le port belge d'Anvers, grâce à un investissement de 340 millions d’euros, rappelle Christian de Tinguy.

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