Canal Seine-Nord : le spectre d'une "pause" scandalise dans les Hauts-de-France

Des déclarations des ministres Nicolas Hulot et Élisabeth Borne concernant une possible "pause" dans le projet du canal Seine-Nord, dont les travaux doivent démarrer ces prochains mois, ont fait sortir de leurs gonds les élus nordistes, exaspérés par le spectre d'un énième report.
"Une agression sans précédent contre les intérêts des Hauts-de-France", "impensable et inacceptable", "simplement scandaleux", "une terrible nouvelle pour la région" : plusieurs figures politiques de la région ont rivalisé d'indignation à propos de ce chantier jugé hautement stratégique de 4,5 milliards d'euros.
Deux déclarations gouvernementales ont mis le feu aux poudres. Interrogé sur les grands projets d'infrastructures de transport jeudi 6 juin, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a parlé de "pause" et d'analyse "au cas par cas".
Dans l'après-midi, la ministre chargée des Transports, Élisabeth Borne, a renchéri au Sénat : "Comme pour d'autres grands projets, il y a eu des promesses faites, des engagements pris sans vision d'ensemble. (Leur addition) ne passe pas dans la trajectoire actuelle de la dépense de l'État". Et la ministre de rappeler la "priorité" donnée par Emmanuel Macron à "l'entretien et la maintenance des réseaux existants".
Les soutiens du projet, de tous bords politiques dans les Hauts-de-France à l'exception d'EELV, pensaient avoir fait le plus dur fin novembre dernier, lors de la conclusion d'un accord de financement répartissant l'effort entre l'UE (1,8 milliard), l'État (1 milliard), les collectivités (1 milliard) et un emprunt public (0,7 milliard). Deux semaines plus tôt, Manuel Valls, alors Premier ministre, était même allé jusqu'à espérer un premier coup de pioche "début 2017".

"Des années qu'on nous balade !"

Ce canal, long de 107 km entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord), a vocation à être le maillon manquant entre la Seine et le réseau fluvial de l'Europe du Nord, pour le transport de marchandises entre les pays du Benelux et la région parisienne.
La "pause" évoquée par le gouvernement jeudi 6 juin a rouvert le spectre d'un énième report. Lancé en 1993, ce projet, dont les travaux devaient commencer au début des années 2000, est devenu une arlésienne.
Xavier Bertrand, président (LR) des Hauts-de-France, qui ont voté une importante participation dans le projet, appelle "chacun à garder son sang-froid" mais a du mal à cacher sa "colère froide" : "Je n'ose pas imaginer que la parole de l'État ne vaille plus rien. (...) Le report serait signer un arrêt de mort, car l'Europe retirerait ses crédits", alerte-t-il.
Le chef de l'exécutif régional confie s'être entretenu jeudi 6 juin avec le Premier ministre, Édouard Philippe, pour lui demander "de la visibilité rapidement".

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