Conçu à l'initiative de Ferdinand de Lesseps, entrepreneur et diplomate français, le projet colossal visant à relier mer Rouge et Méditerranée a nécessité dix ans de travaux (1859-1869), auxquels ont participé un million d'Égyptiens, selon les autorités d'aujourd'hui. Des dizaines de milliers d'entre eux sont morts au cours de ce chantier titanesque, estiment les experts.
Le canal de Suez et ses 164 kilomètres n'est "pas l'apanage d'une nation : il doit sa naissance et il appartient à une aspiration de l'humanité", lançait en 1864 Ferdinand de Lesseps, quelque 4.000 ans après les premiers projets de canal des Pharaons.
Ce trait d'union maritime entre l'Europe et l'Asie a connu plusieurs guerres et des années d'inactivité. Son histoire a été marquée tout particulièrement par l'année charnière 1956 : le 26 juillet, Gamal Abdel Nasser, tout juste élu président, nationalise alors le canal de Suez. Son annonce est le prélude à une crise internationale qui voit trois mois plus tard Israël puis la France et la Grande-Bretagne (deux pays qui possèdent près de la moitié de la société qui gère le canal) attaquer l'Égypte.
Tonnage record
Ligne de front pendant les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973, le canal de Suez a été endommagé et fermé plusieurs fois, puis déminé et remis en état. Aujourd'hui, la voie maritime, sans cesse transformée et élargie pour accueillir des navires toujours plus gros, est un atout économique majeur par lequel transite 10 % du commerce maritime international. Située en bordure du Sinaï, elle est ultrasécurisée, sous le contrôle de l'armée égyptienne, qui combat depuis 2013 une insurrection jihadiste dans le nord de cette péninsule.
Le canal de Suez et ses 164 kilomètres n'est "pas l'apanage d'une nation : il doit sa naissance et il appartient à une aspiration de l'humanité", lançait en 1864 Ferdinand de Lesseps, quelque 4.000 ans après les premiers projets de canal des Pharaons.
Ce trait d'union maritime entre l'Europe et l'Asie a connu plusieurs guerres et des années d'inactivité. Son histoire a été marquée tout particulièrement par l'année charnière 1956 : le 26 juillet, Gamal Abdel Nasser, tout juste élu président, nationalise alors le canal de Suez. Son annonce est le prélude à une crise internationale qui voit trois mois plus tard Israël puis la France et la Grande-Bretagne (deux pays qui possèdent près de la moitié de la société qui gère le canal) attaquer l'Égypte.
Tonnage record
Ligne de front pendant les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973, le canal de Suez a été endommagé et fermé plusieurs fois, puis déminé et remis en état. Aujourd'hui, la voie maritime, sans cesse transformée et élargie pour accueillir des navires toujours plus gros, est un atout économique majeur par lequel transite 10 % du commerce maritime international. Située en bordure du Sinaï, elle est ultrasécurisée, sous le contrôle de l'armée égyptienne, qui combat depuis 2013 une insurrection jihadiste dans le nord de cette péninsule.
"En agrandissant le canal, les autorités offrent une potentialité accrue"
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Si le président actuel Abdel Fattah al-Sissi a inauguré en grande pompe le "nouveau canal de Suez" en 2015 – un doublement d'une partie de la voie d'eau –, aucune grande célébration n'est prévue pour les 150 ans. Plutôt que parler d'anniversaire, les autorités égyptiennes préfèrent aujourd'hui souligner les performances du canal.
Dans une économie qui peine à se remettre de la crise engendrée par les années d'instabilité politique après la révolte de 2011, ses revenus sont les bienvenus. En août, l'Autorité du canal de Suez (SCA) a annoncé qu'ils avaient atteint 5,9 milliards de dollars pour l'année budgétaire 2018-2019, soit une hausse de 5,4 % sur un an. L'objectif est d'atteindre les 13,2 milliards de dollars en 2023.
Répondant à une politique de grands travaux, le nouveau tronçon creusé en 2014 et 2015 a facilité le croisement des convois et diminué le temps de transit des navires, de 22 heures à 11 heures, selon l'autorité du canal. Cette dernière annonce régulièrement de nouveaux records de tonnage. Début août, 6,1 millions de tonnes de fret ont transité par le canal en une journée.
Projets de développement
"En agrandissant le canal, les autorités égyptiennes offrent une potentialité accrue" au trafic maritime en expansion entre l'Asie et l'Europe, estime Jean-Marie Miossec, professeur à l'Université Paul-Valéry Montpellier-III et spécialiste du transport maritime. Mais la SCA a augmenté ses tarifs après l'agrandissement, ce qui a rendu le canal "moins compétitif sur les lignes Extrême Orient-Côte Est de l'Amérique du Nord", selon lui.
Les autorités ont aussi promis de développer la péninsule du Sinaï. Pour cela, affirme l'amiral Ossama Rabie, président de SCA, l'Égypte a creusé six tunnels sous le canal pour aller et venir plus facilement du Sinaï. Maintenant, l'accès est facile pour les gens, dont les investisseurs".
Par ailleurs, avec notamment la Zone économique du canal de Suez (SC Zone), l'État égyptien souhaite que les environs de la voie navigable ne soient pas simplement une zone de transit, mais de développement économique. De "nombreux projets existent le long des berges", dit l'amiral en citant des zones d'approvisionnement des navires, des usines pharmaceutiques ou d'assemblage de voitures.