
La part des entreprises de transport routier équipées d'une cuve a même augmenté entre 2001 et 2014 © Lafon
Est-il encore pertinent pour les transporteurs routiers de posséder une cuve pour leurs approvisionnements en carburant ? Depuis une quinzaine d'années, "on assiste en effet à un resserrement des prix à la pompe et en vrac", relève le Comité national routier (CNR). De 7,8 % en 2001, l'écart moyen s'élève aujourd'hui à 3,6 %. Sur la période, l'écart en euros a été compris entre 3 et 4,8 centimes par litre.
Ces tendances ne semblent pas avoir de conséquence sur le mode d'approvisionnement des transporteurs. La part des entreprises équipées d'une cuve a même augmenté entre 2001 et 2014, passant de 80 à 84 %.
Ces tendances ne semblent pas avoir de conséquence sur le mode d'approvisionnement des transporteurs. La part des entreprises équipées d'une cuve a même augmenté entre 2001 et 2014, passant de 80 à 84 %.
"70 % des approvisionnements en cuve, 30 % à la pompe"
Dans le même temps, le rapport entre les achats à la pompe et l'approvisionnement en cuve est resté stable, à environ, "30 % pour la pompe et 70 % pour la cuve". Et ce malgré les coûts associés à la gestion de ces dernières : frais d'équipements tels que les bornes de distribution, de normalisation imposés par la réglementation, de travaux de génie civil ou de mise en conformité et d'entretien. "Les transporteurs continuent à considérer ce choix comme économiquement valable". En France, ils demeurent d'ailleurs les premiers clients de carburant routier en vrac. Un segment très dynamique puisqu'il représente 14,2 % de la demande totale du marché national des carburants, et 17,2 % de la demande en gazole. Pour les compagnies pétrolières, il possède en outre plusieurs avantages avec la possibilité de vendre directement à des grossistes, d'agir eux-mêmes comme grossistes auprès de détaillants indépendants, ou comme détaillants en s'adressant directement aux clients finaux à travers... leurs livraisons en vrac.
Économies d'échelle
Au-delà de la pertinence, l'étude du CNR tente de cerner les raisons du choix des transporteurs. "À une période où la rentabilité des entreprises de transporteur routier de marchandises atteint péniblement 1 %, est-il envisageable de renoncer à une possible économie de 4 % sur un poste de coût qui représentent environ 25 % du prix de revient d'un transport. Sans doute que non". Sous réserve d'être en capacité de supporter les investissements liés à l'aménagement d'une cuve privative. Le CNR montre d'ailleurs qu'il existe une corrélation entre le taux d'équipement en cuve et la taille de l'entreprise, "les petites entreprises hésitant à procéder à un tel investissement de plus en plus long à amortir". Les économies d'échelle deviennent en outre significatives à partir de livraison en vrac de 32 m3 selon le Comité, ce qui correspondant à la capacité d'un camion citerne complet. Le mode d'alimentation en vrac à d'autres avantages : "Il favorise une meilleure gestion des approvisionnements et une meilleure prévention contre les vols. Cette solution permet aussi de réduire dans une certaine mesure l'exposition aux fluctuations quotidiennes des prix".