
La première cimenterie de Cem'in'Eu, en construction à Tonneins (Lot-et-Garonne) qui démarrera en juin © Cem'in'Eu
Cem'in'Eu est un nouvel acteur du ciment qui va à rebours des "codes" de son secteur. Cette PME indépendante qui surgit au milieu des groupes mondiaux de plus en plus concentrés fait du transport fluvial un pilier de son approche atypique. Elle ne fabriquera pas la matière première, le clinker. "Nous l'achèterons sur les marchés internationaux et nous l'acheminerons vers nos unités de broyage par train ou par voie fluviale selon l'embranchement de nos sites", expose Vincent Lefèbvre, président de Cem'in'Eu. Le parcours s'effectuera au départ du port de Sète, dans des conteneurs Iso 20 pieds, ce qui protégera le clinker de l'eau et de la poussière. Cem'in'Eu prévoit rapidement d'ajouter un autre point de chargement le long du littoral Atlantique.
Le transport contribue ainsi à la recherche d'un modèle écologiquement un peu plus vertueux. Beaucoup plus petites que les grosses cimenteries intégrées, les unités de Cem'in'Eu sont destinées à desservir des marchés "de proximité", cette fois-ci par la route, mais les poids lourds évolueront dans un rayon somme toute limité de 250 km environ.
Le transport contribue ainsi à la recherche d'un modèle écologiquement un peu plus vertueux. Beaucoup plus petites que les grosses cimenteries intégrées, les unités de Cem'in'Eu sont destinées à desservir des marchés "de proximité", cette fois-ci par la route, mais les poids lourds évolueront dans un rayon somme toute limité de 250 km environ.
"Une à deux créations par an"
Cette stratégie doit se traduire par la création d'une à deux unités de broyage par an à partir de ce printemps, d'une capacité unitaire de 240.000 tonnes. "Cela signifie que nous visons une part de 6 à 8 % du marché régional considéré. Chaque projet représente la création directe d'une trentaine d'emplois, pour un investissement de 18 à 20 millions d'euros", détaille Vincent Lefèbvre.
Tonneins (Lot-et-Garonne), à mi-chemin entre Bordeaux et Toulouse, constitue la première implantation, elle est embranchée fer. Le début de sa production est prévu en juin. Le plan de déploiement prévoit de poursuivre à Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire), sur un site eau/fer au second semestre 2019, afin de livrer les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté. Suivra, un an plus tard, Portes-lès-Valence (Drôme) et son port céréalier pour le Sud-Est ainsi qu'Ottmarsheim (Haut-Rhin) sur l'emprise des ports de Mulhouse-Rhin en Alsace aux portes de la Suisse et de l'Allemagne. Le dernier projet planifié en France se situe à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) sur une plateforme ferroviaire, pour le Grand Ouest et l'Île-de-France.
Cem'in'Eu est pour sa part basée à Saint-Nazaire. Fondée par d'anciens cadres de groupes cimentiers, elle a levé pour l'instant 40 millions d'euros de fonds pour son lancement.