Chantiers de l'Atlantique : occasion à saisir, selon Fincantieri

Le groupe italien Fincantieri a annoncé qu'il allait répondre d'ici mi-février aux griefs de Bruxelles concernant le rachat des Chantiers de l'Atlantique et a défendu le bien-fondé de l'opération qui représente, selon lui, une occasion à ne pas perdre pour l'industrie européenne.
La Commission européenne a ouvert en octobre une enquête approfondie sur le rachat des Chantiers de l'Atlantique par Fincantieri, qui pourrait nuire, selon elle, à la concurrence dans la construction navale. En décembre, elle a envoyé un document au groupe italien où elle exprime ses craintes quant à l'impact d'un tel rachat sur l'évolution du marché et des prix.
"La Commission n'a pas dit non. À la fin de l'année dernière, elle nous a transmis un "statement of objection" (communication des griefs, NDLR), document dans laquelle elle adresse à l'entreprise concernée ses objections et la société a un temps déterminé pour répondre", a déclaré le président de Fincantieri, Giampiero Massolo, en précisant que Fincantieri le ferait "entre la fin du mois et mi-février". "Rien ne se fait à tout prix mais ce serait dommage de perdre une occasion pour l'industrie européenne. On mettra tout en œuvre pour que cela ne se produise pas", a-t-il ajouté.

Compétitivité européenne

Interrogé sur la possibilité de céder des actifs pour obtenir le feu vert de Bruxelles, il a jugé "très prématuré de parler de ce que pourraient être les éventuelles mesures correctives. Dans tous les cas, une cession de capacités de production n'est pas en vue". "Nous sommes certains de nos contre-arguments et nous estimons que l'opération ne porte préjudice ni aux consommateurs ni aux armateurs", a ajouté Giampiero Massolo, en estimant que "le marché de référence des chantiers navals est mondial".
"La protection du consommateur européen, de l'industrie européenne et du travail passe aussi par la création là où il y a besoin, comme les chantiers navals, de forts pôles qui créent de l'efficacité, et de l'innovation technologique au bénéfice de la compétitivité européenne", a encore dit le président de Fincantieri. Le 10 janvier, la Commission a repoussé la date butoir de sa décision sur ce rachat au 17 avril.

Craintes de concentration

Le 15 janvier, la vice-présidente exécutive de la Commission européenne, en charge de la concurrence, Margrethe Vestager, avait estimé qu'il "était très difficile de dire quelle serait l'issue" de ce cas. "C'est un marché très spécifique car il n'y a pas beaucoup de firmes capables de fabriquer des navires de croisières géants", avait-elle constaté. "Il s'agit non seulement de construire une ville qui soit capable de flotter mais aussi de naviguer".
Outre les Chantiers de l'Atlantique et Fincantieri, il existe un seul autre constructeur en Europe pour ce type de très grands bateaux : l'allemand Meyer Werft.
Par conséquent, les croisiéristes ne voient pas d'un bon œil une concentration du secteur autour de deux chantiers navals au lieu de trois car cela risque à terme de faire monter les prix des navires.
"L'opération ne porte préjudice ni aux consommateurs ni aux armateurs"

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