Climat : les transports routiers doivent faire leur part

Il faut "mettre fin aux exonérations fiscales dont bénéficie le transport routier", réclament de grandes ONG dans une lettre ouverte adressée lundi 3 juin à Emmanuel Macron, estimant que "l'État ne doit plus subventionner un désastre écologique et sanitaire".
"Alors que l'Assemblée nationale entame l'examen de la Loi d'orientation des mobilités, aucune disposition n'aborde le trafic routier de marchandises ni ses coûts induits pour nos concitoyens", s'insurgent dans ce courrier France Nature Environnement, le Réseau Action Climat (22 organisations), la Fondation Nicolas Hulot, l'Association Santé Environnement France, Respire, les collectifs Air Santé Climat, Strasbourg Respire et Collectif Médical Vallée Arve.
Dans l'Hexagone, "le nombre de camions en circulation ne cesse de croître avec un impact grave sur la santé des Français et leurs finances à double titre : la prise en charge des impacts sur la santé et l'entretien de routes toujours plus abîmées", relèvent-elles.
"Monsieur le président de la République, (...) il est temps de prendre les mesures qui s'imposent pour donner corps à votre souhait de garder notre 'Terre habitable'", appelle la lettre.
Pour les associations, il faut lever les exonérations fiscales du transport routier : en 2017, 7,6 milliards d'euros de ristournes ont été accordées au gasoil de différents secteurs économiques, dont le transport routier de marchandises (soit 25 % d'exemption de taxes sur les carburants), auxquelles s'ajoute environ 1 milliard annuel d'exemption de l'augmentation de la Contribution Climat Énergie.

"L'État se prive de recettes qui pourraient financer des moyens de transports plus vertueux"

"Une telle iniquité fiscale vis-à-vis des automobilistes, auxquels il est légitimement demandé de contribuer au financement de la transition écologique, n'est plus acceptable", soulignent les ONG, qui invoquent l'impact climatique et une distorsion de concurrence "artificielle" en faveur du transport routier.
"De surcroît, l'État se prive de recettes qui pourraient financer des moyens de transports plus vertueux", ajoute la lettre : "en 2017, seules 9 % des marchandises étaient transportées par le rail, contre 20 % en 1990".
Autre demande, expérimenter la redevance kilométrique pour les poids lourds, dans les régions volontaires, une nécessité "pour que les transporteurs contribuent à leur juste part dans la dégradation de nos routes".
"Nous sommes conscients du naufrage de l'écotaxe de 2013. C'est pourquoi nous appelons à une entrée en vigueur échelonnée dans le temps", précise la lettre.
Interrogée jeudi sur LCI sur les exonérations aux professionnels, notamment aux poids lourds, la secrétaire d'État Emmanuelle Wargon a admis que "la question se pose", pour des raisons d'équité. "La réponse n'est pas encore définie", a-t-elle dit, ajoutant que "ce sera probablement un sujet abordé avec la convention citoyenne", 150 personnes tirées au sort pour faire des propositions sur la transition écologique.

Transport routier

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15