Lancé en septembre 2018 par la DGITM, le référentiel RSE Logistique a été expérimenté pendant cinq mois par sept membres du Club Demeter*. "L’objectif était d’y apporter des critiques constructives pour un éventuel ajustement avant son déploiement national", explique l’association. À l’issue de ce test, "les retours sont positifs. Le référentiel est de nature à accompagner les entreprises dans leur développement RSE. Il permet aussi de légitimer et de crédibiliser les engagements déjà en place". Ce dispositif pourrait d’ailleurs rejoindre d’autres démarches du Club comme sa solution logicielle Fair Fret. Celle-ci vise à instaurer "des relations équitables, sociétales et environnementales entre chargeurs et transporteurs sur la base d’engagements réciproques et volontaires". Concrétisé par la signature d’une charte entre les deux parties, ce programme mené actuellement par les duos Carrefour/Perrenot et Picard/Postic couvre les achats "responsables" par exemple.
"La transition énergétique et écologique est une réalité en logistique urbaine"
L’association poursuit aussi ses travaux visant à rapprocher les entreprises transports et logistiques avec le monde universitaire. En témoigne la première journée académique organisée en janvier 2019 autour de la logistique durable, l’omnicanalité, la formation des conducteurs et la modélisation des données logistiques en zone urbaine. L’une des concrétisations de cette collaboration est la "formation conducteur livreur ambassadeur" conçue avec le CRET-Log. Depuis 2017, elle a été suivie par quarante stagiaires au sein d’une quinzaine d’entreprises.
11e baromètre "Logistique responsable"
Chaque année, le Club Demeter publie également un baromètre sur les pratiques de ses membres composés d’entreprises industrielles, de la distribution et de la prestation transport et logistique ainsi que de laboratoires de recherche et d’acteurs publics. Premier enseignement de l’édition 2019, la transition énergétique est une réalité dans les transports. Pour sortir du "tout diesel", le gaz carburant arrive largement en tête devant l’électrique et l’hydrogène. Seuls 14 % estiment toutefois que les solutions à leur disposition suffisent, la majorité pointant "les incertitudes technologiques, le manque de fiabilité, le coût et l’insuffisance de l’offre". Si la fin des moteurs thermiques stimule et est perçue comme une opportunité à saisir, les membres du Club manifestent des attentes en termes "d’harmonisation réglementaire, technique, sociale et fiscale ainsi que d’équité par l’incitation et non la sanction". Quant à l’omnicanalité, elle est source "de complexité dans le pilotage, l’optimisation et la prévision des flux" supposant "de nouvelles offres de prestations, d’outils et des partenariats plus robustes". Les domaines insuffisamment couverts par les solutions existantes sont "la logistique retour, le partage des moyens, le cycle complet de vie des produits et les impacts environnementaux".
* Carrefour, Chep, Coca Cola, FM Logistic, Kuehne+Nagel, Martin Brower et Stef