Collisions entre bateaux et cétacés : des progrès mais peut mieux faire

"Attention, baleine en vue !" : grâce à un logiciel, les marins peuvent signaler la présence de cétacés afin d'éviter les collisions avec les navires, une obligation légale à laquelle seuls 39 navires en France se conforment, selon l'association Souffleurs d'écume.
"Les collisions avec des navires sont responsables de plus de 30 % des morts non naturelles de cétacés", explique Marion Leclerc, de l'association scientifique pour la conservation des cétacés, lors d'une conférence de presse dans le port de Toulon jeudi 21 novembre.
En 2012, les images du corps sans vie d'un rorqual traîné par un porte-conteneurs dans le port de Marseille avaient médiatisé ce phénomène, particulièrement fréquent en Méditerranée, qui concentre 30 % du trafic maritime mondial.
Depuis deux ans, la loi pour la biodiversité impose aux navires battant pavillon français, mesurant plus de 24 mètres et circulant régulièrement dans les zones Pélagos - un "sanctuaire" marin du Nord de la Méditerranée englobant la Corse - et Agoa (Antilles), de s'équiper d'un dispositif de partage des positions des cétacés.
"C'est assez frustrant que ça ne s'applique qu'aux navires français", reconnaît Marion Leclerc, qui ajoute que seuls 39 des 80 navires concernés par la loi en sont équipés.

"Repcet, le seul dispositif de repérage commercialisé à ce jour"

"Pour les petites compagnies qui effectuent uniquement des traversées vers les îles par exemple, il y a encore une tolérance car ça représente un coût", justifie Marion Leclerc.
Le seul dispositif commercialisé à ce jour, Repcet (repérage de cétacés), permet aux marins qui voient un cétacé aux jumelles de le signaler immédiatement aux autres navires dans la zone. À la location, le système coûte 280 à 380 euros par mois et par navire.
Le commandant Gabriele Campoccio, à la barre du "Mega Express Four" de Corsica Ferries, la seule compagnie étrangère à avoir équipé quatre de ses treize navires, juge le système "très simple".
"Il suffit d'indiquer la position du cétacé sur l'écran tactile, de renseigner s'il s'agit d'une baleine à bosse, d'un rorqual ou d'un cachalot, et une 'zone de risque' est aussitôt créée", explique-t-il.
Gabriele Campoccio reconnaît un gros bémol : "la nuit, on ne voit pas les cétacés, sauf certaines nuits d'été, alors que c'est là qu'il y a le plus de collisions".
Quand on lui signale un cétacé sur sa route, le commandant est "plus attentif" et peut se détourner, assure-t-il. Pas question pour autant de ralentir, "car nous avons des impératifs horaires de traversée".
En 2018, 1.823 observations de cétacés ont été transmises au serveur Repcet, deux fois plus qu'en 2017.

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