L’assemblée générale (AG) annuelle du Comité des armateurs fluviaux (CAF) est l’occasion de dresser un bilan de l’année écoulée et de présenter les sujets importants pour l’avenir. Du côté des résultats, en 2017, le transport fluvial a atteint un total de 52,5 millions de tonnes transportées en France, soit un léger recul de 0,4 % par rapport à 2016. En tonnes-kilomètres, l’activité enregistre une baisse de 1,8 % avec 6,7 milliards de tkm. Une progression des filières industrielles (métallurgie et engrais-chimie) et des trafics de matériaux de construction n’ont pas permis de compenser les très mauvais effets de la campagne céréalière 2016-2017.
Sur ce total, le bassin de la Seine représente 21 Mt (- 2,5 %) et 3,4 md tkm (- 1,1 %) : les trafics liés aux agrégats et à la métallurgie ont été dynamiques tandis que les céréales ont été à la peine. L’évolution du marché des conteneurs est préoccupante sur cet axe (- 6,6 %) ainsi que sur celui du Rhône (- 6,2 %).
Sur ce total, le bassin de la Seine représente 21 Mt (- 2,5 %) et 3,4 md tkm (- 1,1 %) : les trafics liés aux agrégats et à la métallurgie ont été dynamiques tandis que les céréales ont été à la peine. L’évolution du marché des conteneurs est préoccupante sur cet axe (- 6,6 %) ainsi que sur celui du Rhône (- 6,2 %).
"Les mondes portuaire et maritime doivent comprendre qu’ils ont besoin du transport fluvial"
Les infrastructures et leur qualité demeurent un sujet central pour le transport fluvial, a rappelé Didier Léandri, président délégué général, dans son discours de clôture de l’AG du CAF qui a eu lieu le 21 juin 2018 à Paris. Le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) remis au gouvernement le 1er février a confirmé le diagnostic préoccupant des voies navigables françaises. Il a recommandé une réévaluation substantielle des moyens financiers de Voies navigables de France (VNF). Marc Papinutti, directeur de cabinet de la ministre chargée des Transports, a indiqué que "stopper la dégradation du réseau fluvial et le régénérer est notre priorité". Une hausse des crédits de l’État à VNF est bien prévue dans la future loi d’orientation des mobilités. Sur le bassin de la Seine, il y a notamment la reconstruction des écluses de Méricourt sur la partie aval et la mise à niveau des ouvrages sur l’amont.
Un autre sujet majeur est la place du fluvial dans les ports maritimes. En France, 50 % des marchandises transportées en fluvial ont pour origine et destination un port maritime. "C’est dire l’enjeu et l’extrême dépendance du fluvial à l’égard du maritime, a souligné Didier Léandri. Il faudrait que les mondes portuaire et maritime comprennent de leur côté qu’ils ont besoin du transport fluvial". Or, à l’exception de Dunkerque, la part du marché du transport fluvial baisse dans les ports maritimes français. Au Havre, le conseil de surveillance doit statuer sur son plan d’investissement et sur la "chatière" fin juin. Les opérateurs fluviaux sont prêts à s’engager y compris financièrement dans ce projet d’amélioration de l’accès fluvial à Port 2000 pour lequel ils veulent une mise en service dans les cinq ans.
Certaines entreprises préfèrent payer des pénalités
Le CAF attend aussi de voir "faire de la place à l’intermodalité en instaurant un régime unique de facturation de la manutention" du fluvial dans les ports maritimes en France "comme ailleurs en Europe". Parmi les autres mesures à développer pour favoriser l’intermodalité, il y a la contractualisation de critères cibles assortis d’incitations financières en cas d’utilisation du transport fluvial. Sur ce modèle, il y a la politique tarifaire de Ports de Paris. Il y a la société du Grand Paris qui a imposé l’utilisation du transport fluvial à ses prestataires pour l’évacuation des déblais de chantier en Île-de-France. Mais sur ce point, rien n’est gagné, certaines entreprises ayant déjà annoncé préférer payer les pénalités plutôt que d’utiliser la voie d’eau.