
© PORT DE PAPEETE
Insérés dans des zones émergentes, les territoires ultramarins constituent un atout stratégique pour la France et, au-delà, l’Union européenne. "Afin de consolider cette richesse, le renforcement de la coopération régionale des Outre-Mer dans leur espace respectif est une évidence et un formidable défi", selon Rémy-Louis Budoc. Membre de la délégation à l’Outre-Mer du Conseil économique, social et environnemental, il est à l’initiative d’un projet d’avis sur les actions à mener dans ce sens adopté par le Cese le 9 mai dernier. Dans le domaine des transports, le renforcement de la coopération régionale préconisé "suppose de disposer de bonnes infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires et numériques". S’agissant des ports et du maritime, plusieurs propositions sont avancées. Dans l’océan Indien par exemple, "espace de grande circulation de marchandises, Mayotte et La Réunion ainsi que les pays et territoires qui les entourent ne pourront capter une part croissante de ces flux que s’ils parviennent à se mettre d’accord sur une vision commune d’un espace maritime (et aérien) partagé adossé à des infrastructures adaptées. Au service de chaque île, cette stratégie éviterait une concurrence stérile et coûteuse en termes d’équipements. Pour Rémy-Louis Budoc, ce diagnostic vaut pour l’ensemble des zones ultramarines.
Canal de Panama : nouvelle donne
Cette approche est prise en compte par la réforme des ports d’Outre-Mer votée par le Parlement le 7 février dernier. Outre la modification des gouvernances calquée sur les Grands Ports maritimes métropolitains, elle prévoit la création d’un Conseil de coordination interportuaire Caraïbes entre les nouveaux Grands Ports maritimes de Fort-de-France (Martinique), Dégrad-des-Cannes (Guyane) et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Dans cette zone, l’agrandissement du canal de Panama d’ici 2014 est présenté par le Cese comme une opportunité pour les ports caribéens. "Ces ports auront une nouvelle fonction de redistribution, de hubs", confirme le Centre d’études supérieures de la marine dans sa brève n° 146 datée du 15 mai. Pour endosser cette fonction, "certains ont commencé les travaux à l’image de Kingston en Jamaïque, Freeport aux Bahamas et Caucedo en République dominicaine", met-elle en garde, soulignant le retard pris par les ports français locaux.
Canal de Panama : nouvelle donne
Cette approche est prise en compte par la réforme des ports d’Outre-Mer votée par le Parlement le 7 février dernier. Outre la modification des gouvernances calquée sur les Grands Ports maritimes métropolitains, elle prévoit la création d’un Conseil de coordination interportuaire Caraïbes entre les nouveaux Grands Ports maritimes de Fort-de-France (Martinique), Dégrad-des-Cannes (Guyane) et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Dans cette zone, l’agrandissement du canal de Panama d’ici 2014 est présenté par le Cese comme une opportunité pour les ports caribéens. "Ces ports auront une nouvelle fonction de redistribution, de hubs", confirme le Centre d’études supérieures de la marine dans sa brève n° 146 datée du 15 mai. Pour endosser cette fonction, "certains ont commencé les travaux à l’image de Kingston en Jamaïque, Freeport aux Bahamas et Caucedo en République dominicaine", met-elle en garde, soulignant le retard pris par les ports français locaux.
"Création d’un Conseil de coordination interportuaire pour la zone Caraïbes"
"Pour l’instant aucun chantier n’a été lancé et on ne sait s’il y aura aux Antilles un ou deux ports de transbordement, ou si nous ferons appel aux services d’un hub voisin". Éloignées d’une logique de coopération, "la Martinique et la Guadeloupe sont en concurrence. Cette dernière est handicapée par le coût élevé de son projet (300 millions d'euros contre 60 millions d'euros pour la Martinique) en raison de la faible profondeur du chenal d’accès à Pointe-à-Pitre. De l’autre côté, l’instabilité sociale du port de Fort-de-France désavantage la Martinique", développe le CESM qui invite les autorités compétentes "à choisir vite".
Application de la réforme portuaire
Avec Port-Réunion, la réforme des ports d’Outre-Mer prévoit la nomination de "préfigurateurs" pour faciliter sa mise en œuvre. "Le premier devrait être celui de La Réunion, suivi de ceux de Fort-de-France et Pointe-à-Pitre et, début 2013, celui de la Guyane", confie Rémy-Louis Budoc. "Leur rôle est fondamental car ils devront mettre en synergie et en cohérence l’ensemble des acteurs et des statuts, publics et privés, dans ces ports". Pour mémoire, la réforme "sans véritable volet financier", critique-t-il, maintient les activités de manutention bord à quai sous la compétence des nouveaux Grands Ports maritimes, et impose la création d’observatoires des passages portuaires. Elle ne prévoit pas, en revanche, la création de zones franches et/ou logistiques de nature à y faciliter les implantations d’entreprises, et à y promouvoir leur rôle de hubs, déplorait le député Serge Letchimy, lors du débat parlementaire. Dans le même esprit, l’avis du Cese suggère dans les territoires ultramarins la possibilité de déroger aux règles communautaires pour mieux les adapter à leur environnement, du transport en particulier, en citant la question des pavillons pour les dessertes maritimes îliennes et aériennes.