
Stef demande "le classement de la chaîne logistique alimentaire comme opérateur d'importance vitale" © FNTR
Au lendemain de l'entrée en vigueur des mesures de confinement de la population, le président de l'association de l'Association des industries alimentaires (Ania), Richard Girardot, a prévenu : "En temps de guerre, sans logistique une armée n'est rien". "J'appelle à trouver des solutions rapidement pour sécuriser le transport des marchandises, c'est-à-dire le travail en particulier des chauffeurs, métiers déjà en forte tension", déclare-t-il, confiant qu'"il y a des droits de retrait qui s'effectuent dans certaines sociétés de transport".
"Il ne faut pas gripper la machine"
S'il n'y a "pas d'alerte spécifique sur l'absentéisme", qui oscille autour de 5 % selon Alexis Degouy, délégué général de l'Union TLF (Transport et logistique de France), il y a bien "quelques dysfonctionnements" dans la chaîne logistique, observe-t-il. Il regrette notamment des "excès de zèle sur le terrain" de la part de forces de l'ordre procédant selon lui à de nombreux contrôles et délivrant parfois des amendes pensant que seuls les transports de produits de première nécessité sont autorisés alors que "l'ensemble de la chaîne logistique est autorisée à fonctionner". "Il ne faut pas gripper la machine", a-t-il observé, en appelant les pouvoirs publics à "rassurer et motiver les salariés" par des marques de soutien.
D'autant que les chauffeurs, bien souvent dépourvus d'équipements de protection, sont parfois "ostracisés dans les entreprises où ils livrent, souvent traités comme des pestiférés" alors qu'ils figurent parmi "les héros de cette crise", dénonce Laurent de Saulieu, directeur de la rédaction de la publication spécialisée "Les Routiers". "On en est sur des aires de repos où ils refusent l'accès aux douches aux chauffeurs. Ça devient très compliqué de garder un minimum d'hygiène, de se nourrir", relate un chauffeur routier basé en Haute-Marne. Sans parler de l'accès aux toilettes interdit chez les clients ou à la "machine à café déplacée pour que les chauffeurs n'y aient pas accès". "Empêcher les gens qui transportent de la marchandise, et qui vont dans toute la France, qui peuvent éventuellement propager un virus très facilement, d'avoir un minimum d'hygiène, je ne sais pas si c'est la meilleure des solutions", peste-t-il.
"Il ne faut pas gripper la machine"
S'il n'y a "pas d'alerte spécifique sur l'absentéisme", qui oscille autour de 5 % selon Alexis Degouy, délégué général de l'Union TLF (Transport et logistique de France), il y a bien "quelques dysfonctionnements" dans la chaîne logistique, observe-t-il. Il regrette notamment des "excès de zèle sur le terrain" de la part de forces de l'ordre procédant selon lui à de nombreux contrôles et délivrant parfois des amendes pensant que seuls les transports de produits de première nécessité sont autorisés alors que "l'ensemble de la chaîne logistique est autorisée à fonctionner". "Il ne faut pas gripper la machine", a-t-il observé, en appelant les pouvoirs publics à "rassurer et motiver les salariés" par des marques de soutien.
D'autant que les chauffeurs, bien souvent dépourvus d'équipements de protection, sont parfois "ostracisés dans les entreprises où ils livrent, souvent traités comme des pestiférés" alors qu'ils figurent parmi "les héros de cette crise", dénonce Laurent de Saulieu, directeur de la rédaction de la publication spécialisée "Les Routiers". "On en est sur des aires de repos où ils refusent l'accès aux douches aux chauffeurs. Ça devient très compliqué de garder un minimum d'hygiène, de se nourrir", relate un chauffeur routier basé en Haute-Marne. Sans parler de l'accès aux toilettes interdit chez les clients ou à la "machine à café déplacée pour que les chauffeurs n'y aient pas accès". "Empêcher les gens qui transportent de la marchandise, et qui vont dans toute la France, qui peuvent éventuellement propager un virus très facilement, d'avoir un minimum d'hygiène, je ne sais pas si c'est la meilleure des solutions", peste-t-il.
"Les conducteurs expriment de plus en plus leur colère"
"La situation se tend dans nos entreprises. Les conducteurs expriment de plus en plus leur colère", confirme Jean-Marc Rivera, délégué général de l'OTRE, l'organisation patronale des PME du transport routier. "Même les plus motivés du début de semaine parlent de ne plus partir (en livraison, NDLR). Ce n'est même pas la peur du Covid-19 qui les effraie, c'est juste qu'ils ont l'impression qu'ils servent à faire fonctionner un système qui fait tout pour les rejeter", regrette-t-il.
Cela n'a à ce stade pas de conséquence sur l'approvisionnement des magasins, avec des volumes transportés "semblables à ceux des fêtes de fin d'année et donc gérables", selon Alexis Degouy. Le groupe de transport Stef, spécialisé dans la chaîne du froid, demande toutefois "le classement de la chaîne logistique alimentaire comme opérateur d'importance vitale".
Le gouvernement souhaite une mobilisation de "toute la chaîne logistique"
En réaction au Covid-2019 et à la politique de confinement mise en œuvre en France, le ministère de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, ainsi que le ministère de l'Agriculture, Didier Guillaume, ont indiqué mercredi 18 mars souhaiter, à l'issue d'une réunion, "la mobilisation de toute la chaîne logistique du transport de marchandises".
Un décret, proposé par le secrétaire d’État chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, est prévu pour paraître prochainement pour préciser "les mesures de protection sanitaire des opérateurs de la chaîne logistique afin de garantir la meilleure continuité possible de la chaîne logistique".
Le gouvernement a annoncé vouloir prendre "l’ensemble des décisions nécessaires pour permettre aux acteurs des différents maillons (…) d’accomplir leur mission". Il souhaite permettre aux collaborateurs de se rendre sur le lieu de travail ou de production, de maintenir ouverts de façon dérogatoire les commerces ou services indispensables à la chaîne logistique (stations-service, centres routiers, garages pour les poids lourds…). Il ajoute que des dérogations seront accordées pour "assurer la fluidité des opérations de transport".
Le gouvernement a salué en outre "l'engagement des conducteurs et des entreprises de manutention, en particulier des places portuaires pour répondre aux besoins de la population et pour la continuité de l’activité économique du pays".
En réaction au Covid-2019 et à la politique de confinement mise en œuvre en France, le ministère de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, ainsi que le ministère de l'Agriculture, Didier Guillaume, ont indiqué mercredi 18 mars souhaiter, à l'issue d'une réunion, "la mobilisation de toute la chaîne logistique du transport de marchandises".
Un décret, proposé par le secrétaire d’État chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, est prévu pour paraître prochainement pour préciser "les mesures de protection sanitaire des opérateurs de la chaîne logistique afin de garantir la meilleure continuité possible de la chaîne logistique".
Le gouvernement a annoncé vouloir prendre "l’ensemble des décisions nécessaires pour permettre aux acteurs des différents maillons (…) d’accomplir leur mission". Il souhaite permettre aux collaborateurs de se rendre sur le lieu de travail ou de production, de maintenir ouverts de façon dérogatoire les commerces ou services indispensables à la chaîne logistique (stations-service, centres routiers, garages pour les poids lourds…). Il ajoute que des dérogations seront accordées pour "assurer la fluidité des opérations de transport".
Le gouvernement a salué en outre "l'engagement des conducteurs et des entreprises de manutention, en particulier des places portuaires pour répondre aux besoins de la population et pour la continuité de l’activité économique du pays".