Coronavirus : la chaîne logistique sous tension

Entre rayons de supermarchés pris d'assaut et chauffeurs routiers "ostracisés", la chaîne logistique est mise sous tension par l'épidémie de coronavirus mais "doit rester mobilisée", a exhorté mercredi 18 mars le gouvernement.
Au lendemain de l'entrée en vigueur des mesures de confinement de la population, le président de l'association de l'Association des industries alimentaires (Ania), Richard Girardot, a prévenu : "En temps de guerre, sans logistique une armée n'est rien". "J'appelle à trouver des solutions rapidement pour sécuriser le transport des marchandises, c'est-à-dire le travail en particulier des chauffeurs, métiers déjà en forte tension", déclare-t-il, confiant qu'"il y a des droits de retrait qui s'effectuent dans certaines sociétés de transport".

"Il ne faut pas gripper la machine"

S'il n'y a "pas d'alerte spécifique sur l'absentéisme", qui oscille autour de 5 % selon Alexis Degouy, délégué général de l'Union TLF (Transport et logistique de France), il y a bien "quelques dysfonctionnements" dans la chaîne logistique, observe-t-il. Il regrette notamment des "excès de zèle sur le terrain" de la part de forces de l'ordre procédant selon lui à de nombreux contrôles et délivrant parfois des amendes pensant que seuls les transports de produits de première nécessité sont autorisés alors que "l'ensemble de la chaîne logistique est autorisée à fonctionner". "Il ne faut pas gripper la machine", a-t-il observé, en appelant les pouvoirs publics à "rassurer et motiver les salariés" par des marques de soutien.
D'autant que les chauffeurs, bien souvent dépourvus d'équipements de protection, sont parfois "ostracisés dans les entreprises où ils livrent, souvent traités comme des pestiférés" alors qu'ils figurent parmi "les héros de cette crise", dénonce Laurent de Saulieu, directeur de la rédaction de la publication spécialisée "Les Routiers". "On en est sur des aires de repos où ils refusent l'accès aux douches aux chauffeurs. Ça devient très compliqué de garder un minimum d'hygiène, de se nourrir", relate un chauffeur routier basé en Haute-Marne. Sans parler de l'accès aux toilettes interdit chez les clients ou à la "machine à café déplacée pour que les chauffeurs n'y aient pas accès". "Empêcher les gens qui transportent de la marchandise, et qui vont dans toute la France, qui peuvent éventuellement propager un virus très facilement, d'avoir un minimum d'hygiène, je ne sais pas si c'est la meilleure des solutions", peste-t-il.

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