
L'Association internationale du transport aérien (Iata) a demandé jeudi des mesures de soutien d'urgence © Iata
Quelle est l'ampleur de cette crise pour le transport aérien, le secteur va-t-il résister ?
Cette crise est très, très importante. Pour nous, c'est probablement la plus dure qu'on ait eu à subir depuis les vingt dernières années. Ce qu'on espère c'est qu'elle ne durera pas trop longtemps. Mais là encore on est vraiment en territoire inconnu.
Les mesures (d'interdiction d'entrée du territoire américain pour les ressortissants de l'espace Schengen, NDLR) prises par les États-Unis viennent ajouter aux difficultés que traverse le secteur et vont aggraver la crise.
Elle est au moins comparable à la crise (financière, NDLR) de 2008-2009. C'est plus violent, extrêmement brutal, extrêmement rapide et assez profond.
Toutefois, l’industrie est plus résiliente qu'il y a une dizaine d'années, notamment parce qu'elle a été plus profitable que dans les périodes précédentes, avec des bilans des sociétés – américaine d'abord et européennes ensuite – qui sont plus solides. C'est un tout petit peu moins vrai dans la partie asiatique où il y a une plus grande fragilité financière.
Cette crise est très, très importante. Pour nous, c'est probablement la plus dure qu'on ait eu à subir depuis les vingt dernières années. Ce qu'on espère c'est qu'elle ne durera pas trop longtemps. Mais là encore on est vraiment en territoire inconnu.
Les mesures (d'interdiction d'entrée du territoire américain pour les ressortissants de l'espace Schengen, NDLR) prises par les États-Unis viennent ajouter aux difficultés que traverse le secteur et vont aggraver la crise.
Elle est au moins comparable à la crise (financière, NDLR) de 2008-2009. C'est plus violent, extrêmement brutal, extrêmement rapide et assez profond.
Toutefois, l’industrie est plus résiliente qu'il y a une dizaine d'années, notamment parce qu'elle a été plus profitable que dans les périodes précédentes, avec des bilans des sociétés – américaine d'abord et européennes ensuite – qui sont plus solides. C'est un tout petit peu moins vrai dans la partie asiatique où il y a une plus grande fragilité financière.
"On est un peu la figure de proue de la reprise économique"
Vous demandez l'aide des gouvernements ?
Nous avons lancé un appel à l'aide autour de trois types de sujets. D'abord relâcher un certain nombre de contraintes réglementaires tout à fait justifiées en temps normal mais qui, en temps de crise extrême, doivent être assouplies, c'est le cas de la règle d'attribution de slots aéroportuaires (dont 80 % doivent être utilisés pour être renouvelés la saison suivante, NDLR) ou de durée minimale avant l'annulation des vols.
Deuxième type de mesures, l'allègement des charges et des coûts qui pèsent sur les entreprises, par exemple les redevances de parking parce qu'on est obligés de parquer énormément d'avions contre notre volonté.
Troisièmement, des mesures de soutien importantes qui pourront permettre aux compagnies aériennes de passer ce mauvais cap en trésorerie. Avoir des facilités de trésorerie ou des mesures financières qui permettront de compenser temporairement le manque à gagner et le trou de trésorerie que nous subissons car le chiffre d'affaires s'effondre.
Nous avons des coûts fixes et nous offrons une prestation qui, si elle n'est pas satisfaite par le remplissage d'un siège par un passager, représente une perte sèche. On ne peut pas décaler, reporter, mettre en stock.
Avez-vous le sentiment d'être entendus ?
On a déjà commencé à être entendus en Asie. Des gouvernements ont mis en place des plans de soutien à Singapour, en Corée. Dans les gouvernements européens, on voit arriver des plans de soutien mais, pour l'instant, il n'est pas tout à fait clair si on va pouvoir en bénéficier de manière massive.
Maintenir la connectivité est absolument clé, non seulement pour le développement économique mais pour la reprise économique quand, on l'espère, les effets de cette épidémie vont s'atténuer. Pour que cette reprise soit puissante et rapide, il faut un secteur aérien qui soit prêt à transporter à la fois les hommes et les biens dans les meilleures conditions. On est un peu la figure de proue de la reprise économique, et on se considère comme assez prioritaires dans les plans qui pourraient être mis en œuvre pour soutenir l'économie. Compte tenu de l'ampleur et la profondeur de la crise, que le secteur soit fragilisé cela ne fait aucun doute.