"Costa Concordia" : suspension des recherches, arrestation du commandant


Les autorités ont suspendu samedi 14 janvier les recherches des 40 disparus du navire de croisière "Costa Concordia", tandis que la justice a arrêté le commandant.


© Franck André
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Les autorités ont suspendu samedi 14 janvier au soir les recherches de disparus, chiffrés à environ 40, dans le naufrage la nuit précédente d'un bateau de croisière qui a fait trois morts près d'une île de Toscane, tandis que la justice a arrêté le commandant notamment pour abandon du navire. L'accident s'est produit vendredi soir quand le "Costa Concordia", transportant 4.229 personnes dont une majorité de touristes italiens, français et allemands, a heurté un rocher près de l'île du Giglio, selon les éléments recueillis. Le commandant, Francesco Schettino, ainsi que le premier officier Ciro Ambrosio sont accusés d'homicide multiple, naufrage et abandon du navire.
Le commandant "s'est approché de manière très maladroite de l'île du Giglio, a heurté un rocher qui s'est encastré dans son flanc gauche, faisant s'incliner (le navire) et embarquer énormément d'eau dans l'espace de deux, trois minutes", a indiqué le procureur de Grosseto Francesco Verusio à la presse. M. Schettino s'était auparavant défendu en affirmant avoir "heurté un éperon rocheux" qui ne figurait pas sur les cartes nautiques, une hypothèse exclue par les garde-côtes.
Le préfet de Grossetto Giuseppe Linardi a annoncé "trois morts confirmés" et indiqué que 41 personnes manquaient encore à l'appel, en confrontant les listes de l'armateur parlant de 4.231 ou 4.229 passagers et membres d'équipage et celles des sauveteurs. M. Linardi a toutefois cité l'exemple de 4 Américains considérés comme disparus puis retrouvés chez un habitant du Giglio qui les avait hébergés dans la nuit.
Le bilan comprend aussi 42 blessés, dont deux dans un état grave, une femme souffrant d'un traumatisme crânien et un homme pour un traumatisme à la colonne vertébrale. Selon des sources sanitaires, la plupart ont eu des membres, mains, bras ou jambes cassés et souffrent d'hypothermie, signe qu'ils se sont jetés dans l'eau glacée. Ennio Aquilino, commandant des pompiers de Grossetto, a indiqué que ses hommes avaient "sorti 100 personnes de l'eau et sauvé environ 60 autres qui étaient piégées sur le bateau". Toute la journée, des sauveteurs et des plongeurs ont inspecté les parties émergées et immergées du navire, couché sur le flanc avec une brèche énorme de 70 à 100 mètres, incliné à 80 degrés, et à moitié sous l'eau, à la recherche d'éventuels survivants. Les "boîtes noires" du navire (enregistrement des conversations) ont été récupérées et saisies par la justice.
Luca Cari, un porte-parole des pompiers a dit sa crainte que le navire "échoué sur les rochers" ne glisse vers le large, où il pourrait couler par 100 mètres de fond. Le préfet a aussi parlé d'un risque de pollution puisqu'il y a 2.380 tonnes de gazole dans les réservoirs du navire, un danger relativisé par un responsable du ministère de l'Environnement : "c'est un navire neuf, à double fond, tout est bien scellé". Les plus de 4.200 rescapés ont été transférés du Giglio vers le port de Santo Stefano puis ensuite rapatriés chez eux en Italie, à l'étranger ou répartis dans les hôtels de la région.
Le "Costa Concordia", parti de Civitavecchia vers 19 heures samedi 14 janvier, transportait 4.229 personnes dont plus de 3.000 touristes, en particulier 989 Italiens, 569 Allemands, 462 Français, 177 Espagnols, 129 Américains. Le paquebot effectuait une croisière en Méditerranée au départ de Savone "avec des escales prévues à Civitavecchia, Palerme, Cagliari, Palma de Majorque, Barcelone et Marseille".
Les passagers étaient en train de dîner ou pour certains déjà au lit, au moment de l'accident. Au départ le commandant s'est voulu rassurant annonçant une panne électrique. "Vers 21h45 (20h45 GMT), il y a eu l'alarme pour avarie, deux coups de sifflets longs suivis d'un court et nous avons gardé notre calme pour éviter de faire paniquer les passagers", a indiqué une animatrice du navire, selon qui "l'abandon du navire a été décidé deux heures plus tard". "Nous avons entendu un grand bruit, les plats et couverts sont tombés par terre, les lumières se sont éteintes mais le personnel nous disait de ne pas nous inquiéter", a témoigné Roberto Bombardieri, un coiffeur qui devait participer à un concours de sa catégorie à bord.
Plusieurs passagers ont décrit des "scènes d'apocalypse" et de "panique" avec des bousculades entre passagers cherchant à monter sur les chaloupes, au milieu de cris et pleurs de la cinquantaine d'enfants et des nombreux retraités participant à la croisière. Une passagère journaliste, Mara Parmegiani, a dénoncé l'impréparation de l'équipage: "il y a eu des problèmes au moment où les chaloupes ont été descendues à la mer" et le pilote de son canot "a dû être remplacer", alors que certains gilets de sauvetage "ne fonctionnaient pas, de même que les lumières" d'urgence. La capitainerie du port de Livourne, le plus important de Toscane, a ouvert une enquête sur les causes de l'accident et sur la façon dont les passagers ont été secourus. Le ministère des Infrastructures a lui aussi ouvert une enquête. La question principale concerne la présence du navire trop près des côtes du Giglio, à 1.500 mètres, selon un passager français.
Alors que Giorgio Fanculli, le seul journaliste de l'île du Giglio, qui gère le site www.giglionews.it évoquait un navire venu parader "toutes lumières allumées" pour saluer les habitants du Giglio, Gianni Onorato, directeur général de Costa Crociere (Croisières Costa), a indiqué qu'il "n'est pas correct de dire que le bateau était en dehors de sa route".

Lire aussi :
Costa Concordia : le bilan du naufrage s'aggrave

AFP

Samedi 14 Janvier 2012





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