«La manœuvre de l'"inchino" n'a pas été autorisée»

© FRANCK ANDRÉ
Mise en cause par le capitaine du «Concordia», Francesco Schettino, la compagnie Costa Crociere a de nouveau chargé son employé. Au cours d'une intervention devant une commission du Sénat italien, le patron de l'armement, Pier Luigi Foschi, a fourni un compte-rendu détaillé des conversations de Francesco Schettino avec Roberto Ferrarini, chef de l'unité de crise de Costa Crociere.
Ce dernier aurait ainsi reçu le premier appel du capitaine 20h57 GMT, le 13 janvier, environ dix minutes après l'impact contre un rocher qui a provoqué un grand trou dans la coque. "Schettino a dit qu'il avait un grand problème à bord. Il a dit a Ferrarini qu'il avait heurté un rocher et qu'il n'avait plus de courant à bord. Le capitaine a dit que seule une des pièces étanches avait été inondée", a déclaré Pier Luigi Foschi. Au cours d'un deuxième appel à 21h06 GMT, Schettino aurait dit à Ferrarini qu'une deuxième pièce étanche était remplie d'eau mais que "la stabilité du navire n'était pas en danger". Le commandant "était très calme et disait que la situation était sous contrôle", a-t-il ajouté. Mais à 21H33 GMT, Schettino a déclaré que "le navire penchait de plus en plus" et à 21h35 GMT, il a dit à Ferrarini que le navire devait être abandonné. "Ferrarini a déclaré avoir été surpris par la décision d'abandonner le navire. Il a dit que la conversation précédente ne lui avait pas permis de comprendre que la situation était devenue aussi grave", a expliqué Pier Luigi Foschi.
Début de pollution
Évoquant l'"inchino" (révérence), une sorte de salut à la côte que Schettino a fait faire au navire et qui a provoqué le naufrage en raison de la présence du rocher près du rivage, le patron de Costa a assuré que celui du 13 janvier "n'avait pas été autorisé". Évitant l'emploi du mot "inchino", il a évoqué la navigation "touristique" – c'est-à-dire à proximité des côtes –, et a assuré qu'il s'agissait d'"une pratique adoptée par toutes les sociétés de croisière dans le monde" et "acceptée par toutes les lois". "Parfois nous avons accepté. Il est possible que parfois nous n'ayons pas été mis au courant" de ces pratiques, a tenté d'expliquer Pier Luigi Foschi. "Il y a une série de considérations à faire, mais la vitesse est fondamentale, on ne navigue pas à 16 nœuds à 300 mètres de la côte", a-t-il ajouté. Plusieurs témoignages publiés par la presse confirment que le commandant naviguait à une vitesse trop élevée et trop près de la côte quand l'accident s'est produit.
Alors que le pompage des 2.380 tonnes de carburant se trouvant dans les soutes du navire doit commencer le samedi 26 janvier, l'île du Giglio a commencé à être polluée par les déchets de l'épave du «Concordia». L'agence de protection de l'environnement de Toscane a relevé une concentration de 2 à 3 mg/l de tensio-actifs (substance présente dans les détergents) dans l'eau de mer, contre zéro habituellement. Ce taux est similaire à celui de ports industriels comme Marghera près de Venise et n'est pas encore considérée comme alarmante par l'ONG écologiste (WWF).
Ce dernier aurait ainsi reçu le premier appel du capitaine 20h57 GMT, le 13 janvier, environ dix minutes après l'impact contre un rocher qui a provoqué un grand trou dans la coque. "Schettino a dit qu'il avait un grand problème à bord. Il a dit a Ferrarini qu'il avait heurté un rocher et qu'il n'avait plus de courant à bord. Le capitaine a dit que seule une des pièces étanches avait été inondée", a déclaré Pier Luigi Foschi. Au cours d'un deuxième appel à 21h06 GMT, Schettino aurait dit à Ferrarini qu'une deuxième pièce étanche était remplie d'eau mais que "la stabilité du navire n'était pas en danger". Le commandant "était très calme et disait que la situation était sous contrôle", a-t-il ajouté. Mais à 21H33 GMT, Schettino a déclaré que "le navire penchait de plus en plus" et à 21h35 GMT, il a dit à Ferrarini que le navire devait être abandonné. "Ferrarini a déclaré avoir été surpris par la décision d'abandonner le navire. Il a dit que la conversation précédente ne lui avait pas permis de comprendre que la situation était devenue aussi grave", a expliqué Pier Luigi Foschi.
Début de pollution
Évoquant l'"inchino" (révérence), une sorte de salut à la côte que Schettino a fait faire au navire et qui a provoqué le naufrage en raison de la présence du rocher près du rivage, le patron de Costa a assuré que celui du 13 janvier "n'avait pas été autorisé". Évitant l'emploi du mot "inchino", il a évoqué la navigation "touristique" – c'est-à-dire à proximité des côtes –, et a assuré qu'il s'agissait d'"une pratique adoptée par toutes les sociétés de croisière dans le monde" et "acceptée par toutes les lois". "Parfois nous avons accepté. Il est possible que parfois nous n'ayons pas été mis au courant" de ces pratiques, a tenté d'expliquer Pier Luigi Foschi. "Il y a une série de considérations à faire, mais la vitesse est fondamentale, on ne navigue pas à 16 nœuds à 300 mètres de la côte", a-t-il ajouté. Plusieurs témoignages publiés par la presse confirment que le commandant naviguait à une vitesse trop élevée et trop près de la côte quand l'accident s'est produit.
Alors que le pompage des 2.380 tonnes de carburant se trouvant dans les soutes du navire doit commencer le samedi 26 janvier, l'île du Giglio a commencé à être polluée par les déchets de l'épave du «Concordia». L'agence de protection de l'environnement de Toscane a relevé une concentration de 2 à 3 mg/l de tensio-actifs (substance présente dans les détergents) dans l'eau de mer, contre zéro habituellement. Ce taux est similaire à celui de ports industriels comme Marghera près de Venise et n'est pas encore considérée comme alarmante par l'ONG écologiste (WWF).