Cour des comptes : la France doit clarifier sa stratégie sur les biocarburants

La Cour des comptes estime que les biocarburants conventionnels, ou de "première génération", ont des avantages environnementaux limités et que leur avenir est compromis avec l’abandon des motorisations thermiques. Elle recommande d’élaborer une stratégie de transition en faveur des biocarburants avancés.
Dans un rapport publié le 20 décembre, la Cour des comptes a analysé l’impact environnemental des biocarburants conventionnels consommés en France. Selon elle, "ce bilan est défavorable en raison des atteintes sur la biodiversité et la qualité de l’air, de l’eau et des sols. Leur combustion entraîne des émissions de polluants atmosphériques comparables à celles des essences ou du diesel".

Deux types de biocarburants sont incorporés ou se substituent aux carburants fossiles diesel et essence. Les premiers, appelés conventionnels ou de première génération, sont produits à partir de matières végétales qui peuvent concurrencer l’alimentation humaine : céréales comme le maïs, colza, betteraves... Ils composent la plus grande partie des biocarburants consommés en France via les biodiesels (B7, B10, B30 et B100) et le bioéthanol (E5, E10 et E85).

Les seconds, dits avancés ou de deuxième génération, sont fabriqués à partir de biomasse issue, notamment, de déchets agricoles, comme le biométhane. Une troisième génération de biocarburants avancés est obtenue à partir de micro-organismes vivants tels que les algues ou les bactéries. Elle est au stade expérimental.

Bilan environnemental limité

D'après la Cour des comptes, le bilan climatique des biocarburants de première génération serait également décevant. "Leur combustion émet des gaz à effet de serre (GES) équivalents à ceux des carburants fossiles. Il a longtemps été considéré que leurs GES étaient préalablement absorbés par les végétaux utilisés pour leur fabrication. Cette évaluation est perfectible".

L'institution déplore en outre l’absence en France de mécanismes incitatifs en faveur des biocarburants conventionnels ayant les meilleures performances en termes de réduction des émissions de GES à l’instar de l’Allemagne et de la Suède.

Investir dans les biocarburants avancés

Pour la Cour des comptes, "le développement des biocarburants conventionnels a atteint un plafond en France" et serait condamné "avec l’abandon de la motorisation thermique routière d’ici 2035". Elle recommande d’établir une stratégie de transition visant à sortir des biocarburants conventionnels et à encourager les investissements en faveur des biocarburants les plus avancés. Ainsi, pour elle, "la France dispose de matières premières pouvant constituer des
biocarburants de deuxième et éventuellement troisième générations (paille, résidus de bois, algues, etc.)", cependant "leur apport au mix énergétique des transports doit rester mesuré pour éviter les effets de concurrence avec la biodiversité et l’alimentation animale".

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